Les négociations entre PSA et le chinois Dongfeng plus lentes que prévu

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  532  mots
Thierry Peugeot, président du conseil de surveillance (à gauche) et Philippe Varin, président du directoire (à droite)
Les discussions pour une entrée du chinois Dongfeng dans le capital de PSA Peugeot Citroën avancent plus lentement que prévu, selon l'agence Reuters. Un accord pourrait être scellé fin novembre, au plus tôt.

Les discussions entre PSA Peugeot Citroën et le groupe chinois Dongfeng avancent plus lentement que ce qu'avait espéré le constructeur français, apprend-on de sources proches du dossier citées par l'agence Reuters, après le retour des négociateurs de Chine.

Le groupe auto français en crise, qui devrait brûler encore 1,5 milliard d'euros de cash en 2013, espère désormais signer un accord préliminaire avec son partenaire chinois fin novembre au plus tôt, indique l'agence. Un accord définitif  pourrait ensuite être paraphé début 2014. Deux ans après la conclusion de la précédente alliance stratégique entre PSA et GM, qui s'est révélée insuffisante!

Jusqu'à 3 milliards d'euros environ

Des dirigeants de PSA et des représentants de l'Agence de participations de l'Etat (APE) figuraient parmi les membres de la délégation française qui ont participé aux réunions avec Dongfeng à Pékin, précise-t-on.  Ces discussions n'ont pas été aussi productives que prévu parce que le groupe public Dongfeng n'est pas pressé d'investir dans la firme tricolore. Il ne souhaite pas non plus investir trop.

PSA Peugeot Citroën espère lever jusqu'à 3 milliards d'euros environ grâce à une augmentation de capital par laquelle l'Etat français et Dongfeng prendraient chacun une participation de 20 à 30% dans le constructeur français. L'Etat interviendrait pour permettre à la partie française de conserver le contrôle de PSA.

Le capital de PSA Peugeot Citroën est contrôlé aujourd'hui à 25,2% par la famille fondatrice - qui possède 37,9% des droits de vote - et son allié américain General Motors qui en détient 7% depuis 2012. GM a toutefois réitéré qu'il ne souhaitait pas a priori monter dans le capital. PSA doit examiner les états d'avancement des pourparlers avec Dongfeng le 22 octobre prochain.

Augmentation de capital

La dernière assemblée générale des actionnaires en avril a autorisé le directoire de PSA a procéder à une augmentation de capital jusqu'à 177,4 millions d'actions, sur un capital social de  355 millions.

Soit donc une augmentation pouvant aller jusqu'à 50% et en principe jusqu'à 1,5-2 milliards d'euros. Mais, rien n'empêche PSA de convoquer une assemblé générale extraordinaire qui l'autorise à procéder à une augmentation de capital d'un montant supérieur, explique un expert juridique.

Banque PSA Finance sur la sellette

Parallèlement, PSA poursuit ses efforts pour vendre une partie de sa filiale de crédit automobile Banque PSA Finance, qui dispose d'une garantie de l'Etat français, assure toujours l'agence. La banque Santander étudie la possibilité d'acquérir 50% de la banque, qui vaut environ trois milliards d'euros.

D'autres candidats sont intéressés par des opérations dans tel ou tel pays particulier. Ainsi, l'italien UniCredit et l'allemand Commerzbank pourraient être intéressés par l'acquisition de l'activité en Allemagne, dit-on de source proche du dossier. La britannique Lloyds pourrait regarder l'activité au Royaume-Uni et le Crédit agricole la branche française.

Il n'est pas sûr pour l'instant qu'une augmentation de capital souscrite par l'Etat français et Dongfeng soit suffisante pour que le constructeur français ne soit pas obligé de se séparer de sa banque.