Nissan accusé de pratiques anti-syndicales aux Etats-Unis

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  357  mots
La Nissan Leaf "zéro émission" fabriquée dans le sud des Etats-Unis
Le constructeur nippon - partenaire de Renault - n’accorde pas à ses salariés du Mississippi la liberté syndicale.selon une étude publiée par la NAACP, une organisation américaine de défense des droits civiques.

Nissan est sur la sellette en raison de ses pratiques anti-syndicales aux Etats-Unis. Une étude publiée par la NAACP, une très ancienne organisation américaine de défense des droits civiques, montre en effet que le constructeur automobile nippon - partenaire de Renault - n'accorde pas à ses salariés du Mississippi la liberté syndicale. Ce rapport a été publié à Washington le 8 octobre dernier et il a été abondamment commenté par la presse américaine.

Accompagné par les travailleurs touchés, l'auteur, le professeur Lance Compa  (expert en droit international du travail), était à Paris ce mardi pour mettre en lumière les « graves violations de droit du travail » sur le site Nissan de Canton, réputé très productif. Le japonais est un très gros fabricant outre-Atlantique. Les syndicats CFDT, CFE-CGC, CGT et Force Ouvrière en France soutiennent la lutte de leurs collègues de l'usine Nissan outre-Atlantique.

Syndicalisation difficile dans le sud des Etats-Unis

« La liberté syndicale suppose la non-ingérence des employeurs à chaque étape dans l'exercice de ce droit fondamental par les employés », souligne l'étude, qui dénonce « la campagne dure, agressive et unilatérale lancée par la direction de Nissan contre les efforts de ses employés pour se syndiquer ».

L'United Auto Workers (UAW), le syndicat des travailleurs de l'automobile aux Etats-Unis, essaye depuis longtemps de syndiquer l'usine. Mais, dans le Sud du pays où sont d'ailleurs aussi installés Toyota, BMW, Mercedes, et Volkswagen, c'est mission a priori impossible. L'UAW a reçu le soutien des syndicats de Nissan au Japon.

Volkswagen aussi tancé à Chattanooga

Symbole de la cogestion avec les partenaires sociaux en Allemagne, le la firme de Wolfsburg n'a d'ailleurs toujours pas de syndicat dans son usine de Chattanooga (Tennessee), et n'est pas près d'en avoir. L'usine est également sous pression. L'UAW, qui a annoncé avoir collecté une majorité de signatures de la part des 2.500 salariés, l'a ciblée pour syndicaliser les sites automobiles du sud des Etats-Unis. Un accord avec Volkswagen ouvrirait notamment à l'UAW, en perte de vitesse dans le nord du pays de moins en moins industrialisé, les portes de... Nissan.