PSA Peugeot Citroën pourrait céder sa filiale d'équipements Faurecia

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  600  mots
La Peugeot 308, dernière-née du groupe PSA
PSA étudie la possibilité de céder sa participation dans sa filiale d'équipements Faurecia, affirme l'agence Reuters. Et ce, dans le cadre d'un rapprochement éventuel avec le chinois Dongfeng qui entrerait à son capital.

PSA Peugeot Citroën étudie la possibilité de céder sa participation dans sa filiale d'équipements Faurecia, selon l'agence Reuters qui affirme tenir ses informations de plusieurs sources proches du dossier. Et ce, dans le cadre d'un éventuel rapprochement avec le groupe chinois Dongfeng. Il a été demandé à une banque conseil de se pencher sur le scénario d'une cession des 57% de PSA dans l'équipementier automobile Faurecia, soit sur le marché soit à un fonds de capital-investissement ou à industriel du secteur, ont précisé ces sources.

Stade préliminaire

Les discussions n'en sont toutefois encore qu'à un stade préliminaire et restent subordonnées à la réussite du projet de rapprochement entre le constructeur français et Dongfeng, ajoutent-elles. Le constructeur tricolore a déjà réduit ces dernières années sa présence au capital de sa filiale. GM et Ford ont cédé il y a quelques années leurs branches équipementières, devenues respectivement Delphi et Visteon. Fiat a voulu faire de même avec Magneti Marelli, mais n'a pas trouvé d'acquéreur.

Parallèlement à la cession de Faurecia, le constructeur français en crise étudie un autre scénario, celui de la fusion de sa filiale de crédit automobile Banque PSA Finance avec celle de la banque espagnole Santander. Un accord pourrait être signé au 1er trimestre 2014 sur ce dossier. Les discussions se prolongent toutefois en raison de la complexité juridique du dossier et de l'hésitation de Santander à s'engager sur l'encours de prêts accordés par Banque  PSA Finance. 

Augmentation de capital

En mal  d'argent frais, PSA discute avec le consortium chinois Dongfeng, en vue d'une augmentation de capital jusqu'à trois milliards d'euros qui verrait l'Etat français et le chinois Dongfeng prendre chacun une participation de l'ordre de 20-30% dans le constructeur, toujours d'après l'agence Reuters. Mais les discussions sont lentes et Dongfeng ne semble pas encore convaincu de la pertinence d'une prise de participation.

Le capital de PSA Peugeot Citroën est contrôlé aujourd'hui à 25,2% par la famille fondatrice - qui possède 37,9% des droits de vote - et son allié américain General Motors qui en détient 7% depuis 2012. GM a toutefois réitéré qu'il ne souhaitait pas a priori monter dans le capital. Liés en Chine à travers leur co-entreprise locale, PSA et Dongfeng se connaissent depuis plus de vingt ans.

Avant Noël?

"Une lettre d'intention entre  PSA Peugeot Citroën et Dongfeng pourrait être signée avant Noël", affirmait dernièrement à latribune.fr une source interne du groupe auto français. "PSA et Dongfeng négocient un vaste accord capitalistique mais aussi industriel. Le volet industriel est extrêmement important", souligne-t-on.

"Les deux constructeurs planchent sur une large coopération industrielle en Chine, évidemment, mais aussi en Asie du sud-est, visant des marchés comme la Malaisie, l'Indonésie ou le Vietnam", où PSA est aujourd'hui extrêmement faible. Des véhicules conjoints pourraient, du moins dans un premier temps, être exportés à partir du site géant de Wuhan en Chine, où PSA et Dongfeng produisent aujourd'hui les modèles de leurs co-entreprise DPCA.

"Il y a chez Dongfeng des plates-formes de véhicules à bas coûts qui peuvent être intéressantes". PSA a en effet un besoin urgent de véhicules d'entrée de gamme pour les pays émergents, qui bénéficieraient notamment de la base de coûts extrêmement attractive de Dongfeng. Rien que "réaliser des achats communs avec Dongfeng auprès des fournisseurs chinois permettrait de faire 30%  d'économies", indique à latribune.fr une source industrielle.