Le marché auto européen sauvé (en partie) par le boom en Grande-Bretagne

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  616  mots
Le marché auto européen n'est pas favorable à Renault et PSA
Le marché auto britannique a progressé l'an dernier. L'Espagne et le Portugal ont connu une petite reprise. Mais, la France, l'Italie et aussi l'Allemagne, reculent. Sur l'ensemble de l'Europe, PSA chute fortement, et Renault s'en sort grâce à sa marque bas de gamme roumaine Dacia.

La France est à son plus bas niveau depuis quinze ans. Mais tous les marchés automobiles européens ne sont pas aussi maussades. Heureusement pour les constructeurs du Vieux continent! Les immatriculations de voitures neuves en Grande-Bretagne ont ainsi augmenté de 10,5% en 2013 pour atteindre un pic sur cinq ans, selon la Société des constructeurs et concessionnaires automobiles (SMMT). A l'image de l'activité économique du pays dans son ensemble, le marché automobile britannique se distingue.

L'Espagne aussi

La Grande-Bretagne, où le premier constructeur demeure Ford (devant GM), a dépassé la France en 2012 pour devenir le deuxième marché automobile européen derrière l'Allemagne avec 2,25 millions de véhicules neufs (contre moins de 1,8 million dans l'Hexagone). En 2014, les immatriculations devraient être du même ordre qu'en 2013, d'après la SMMT.

Le marché automobile espagnol est aussi reparti à la hausse en 2013, signe d'une légère reprise dans le pays. 722.703 voitures neuves ont été immatriculées, en progression de 3,3%, assure l'Association nationale des fabricants d'automobiles (Anfac). Et ce, essentiellement grâce à une prime à la casse, lancée en octobre 2012 et récemment prolongée pour la quatrième fois.

Mais ces scores doivent être relativisés. Le marché espagnol, où Volkswagen est la première marque, n'en demeure pas moins à un niveau extrêmement faible. Avant la crise, en 2007, il se vendait en effet 1,7 million de voitures neuves. Soit 2,4 fois plus qu'à l'heure actuelle! L'Espagne reste néanmoins le deuxième producteur automobile en Europe... devant la France

Autre (petite) bonne nouvelle: les immatriculations de voitures neuves au Portugal se sont également redressées en 2013 (+11,1%) à 105.898 unités. Le marché automobile, où Renault est le premier acteur, est toutefois ici aussi très loin de son niveau d'avant la crise (420.000 voitures en 2000, quatre fois plus qu'aujourd'hui).

L'Allemagne en baisse

Les autres grands marchés ne sont, hélas, pas vraiment florissants. Le marché automobile allemand, le premier d'Europe, a enregistré pour sa part un recul en 2013 pour la deuxième année consécutive (-4,2%) à 2,95 millions d'unités, passant sous le seuil des 3 millions de véhicules, selon l'Agence fédérale allemande de l'automobile KBA. Les immatriculations atteignent un point bas depuis la Réunification allemande, si l'on exclue l'année 2010, affectée par la fin de la prime à la casse.

Le marché d'outre-Rhin, dominé par Volkswagen, a toutefois enregistré depuis cet été des poussées qui laissent entrevoir une amélioration. La Fédération allemande de l'automobile VDA prévoit une légère hausse des immatriculations de voitures neuves cette année, "à environ 3 millions" d'unités. Le marché auto italien, dominé par  Fiat, s'affichait, également en recul l'an passé de 7,09% par rapport à 2012.

Pas terrible pour les français

Le marché automobile dans l'ensemble de l'Union européenne a fléchi de 2,7% sur les onze premiers mois de l'année 2013. Les résultats sur l'année complète ne seront connus que le 16 janvier prochain. Malgré la légère reprise en Espagne et au Portugal, mais à des niveaux historiquement faibles, les constructeurs français ne sont pas favorisés par la structure actuelle des marchés sur le Vieux continent.

Relativement faibles outre-Manche, Renault et PSA ne tirent pas vraiment partie du boom britannique. Ils sont aussi peu représentés en Allemagne, premier marché européen. Outre-Rhin, Citroën a chuté d'ailleurs plus que le marché lui-même, de 20,6%, Peugeot de 23,4%, Renault de 6,3% l'an passé.

Le groupe PSA Peugeot Citroën a vu ses immatriculations de voitures neuves reculer dans l'Union européenne de 9,6% (sur onze mois 2013). Le groupe Renault progressait de 2,4%... grâce à sa marque roumaine bas de gamme Dacia (+21%). La marque au losange proprement dite a fléchi, elle, de 3%.