Une prime à la casse pour relancer le marché auto ? Oui, mais en Espagne

Le gouvernement espagnol donne son feu vert à une nouvelle aide sectorielle pour aider le marché auto sinistré. Madrid estime que ces primes devraient entraîner la création de 4.500 postes de travail. En France, le gouvernement n'en veut pas.
Le C4 Picasso de Citroën est fabriqué à Vigo, en Espagne

Des primes à la casse? Oui, mais pas en France. Le Conseil des ministres espagnol a approuvé, le vendredi 24 janvier, le Plan PIVE 5 pour l'automobile, doté d'une enveloppe de 175 millions d'euros, avec une entrée en vigueur immédiate. Ce programme porte à 578 millions d'euros le budget total du gouvernement espagnol consacré aux différents plans de prime à la casse PIVE (voitures) et PIMA Aire (utilitaires légers).

Il devrait entraîner la création de 4.500 postes de travail, qui s'ajouteront aux 10.000 postes créés ou conservés grâce aux quatre précédents programmes d'aide. Le gouvernement de Madrid table sur l'immatriculation de 175.000 véhicules neufs supplémentaires.

"Il nous semble important de soutenir des secteurs qui créent de l'emploi, dynamisent l'économie, attirent des investissements étrangers et montrent les gains de compétitivité de notre modèle économique", a expliqué la porte-parole du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria, à l'issue du Conseil des ministres.

Un marché sinistré

Le marché automobile est sinistré en Espagne. Il est certes reparti légèrement à la hausse en 2013 (+3,3% à 722.703 voitures neuves), selon l'Association nationale des fabricants d'automobiles (Anfac). Et ce, essentiellement grâce à la prime à la casse, lancée en octobre 2012.

Mais le marché espagnol n'en demeure pas moins à un niveau extrêmement faible. Avant la crise, en 2007, il se vendait en effet 1,7 million de voitures neuves. Soit 2,4 fois plus qu'à l'heure actuelle! L'Espagne reste néanmoins le deuxième producteur automobile en Europe... devant la France. La production de véhicules en Espagne a même augmenté de 9,3 % en 2013, à 2.163.338 unités. Citroën y produit notamment l'ensemble des C4 Picasso et le futur C4 Cactus.

Une facture salée

En France, des primes à l'achat de voitures neuves contre la mise au rebut de vieux véhicules polluants ont été mises en place sous les gouvernements d'Edouard Balladur et d'Alain Juppé dans les années 90. Les dernières mesures ont été prises en 2009 et 2010,  facilitant l'achat de 1,1 million de véhicules, selon les calculs de Bercy. Cette prime a certes relancé le marché automobile sur le moment. Mais elle n'a fait qu'anticiper des achats. D'où une retombée des ventes lorsque ces aides s'arrêtent.

En outre, les aides sectorielles coûtent cher, soit plus d'un milliard d'euros pour l''État sur les dernières primes. Le montant de cette facture doit être toutefois nuancé. En effet, ces ventes de véhicules neufs ont rapporté par ailleurs de l'argent à l'État, en raison des recettes de TVA associées. Selon certains calculs, l'Etat aurait du coup récupéré la dernière fois 440 millions d'euros de  TVA. Le coût global de la prime à la casse pour 2009 et 2010 a donc été sensible, mais moins que les chiffres bruts ne le laissent supposer...

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Commentaires 4
à écrit le 28/01/2014 à 22:43
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Génial d'illustrer l'article avec une photo du pèquenaudspace. ;-)

le 29/01/2014 à 1:26
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Bién Parti automobile

à écrit le 28/01/2014 à 15:38
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Tant mieux, ces bonnes mesures vont surtout relancer les achats de ce magnifique CITROEN C4 fait en Espagne, il s'envole en France, il sera sur orbite en Espagne, je n'y vois que du bon pour nos constructeurs...

le 28/01/2014 à 16:05
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c'est bien si ce sont ls espagnols qui paient la prime à la casse... chez nous, ce serait stupide, les trois quarts des véhicules achetés seraient produits ailleurs.... l'effet de levier serait donc essentiellement de la TVA....

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