Le scandale des votes de l'ADAC ne cesse de s'étendre outre-Rhin. Le prestigieux automobile-club germanique, dont les avis et conseils étaient toujours très respectés jusqu'ici, a carrément manipulé les votes pour l'élection de la voiture préférée des allemands. Un comble! Le président de l'ADAC, Peter Meyer, a dû in fine annoncer lundi sa démission.

Volkswagen va rendre son prix

Le plus puissant automobile-club d'Europe avec 19 millions de membres avait reconnu, le 19 janvier dernier, que son directeur de la communication, Michael Ramstetter, avait "amélioré" les chiffres d'un vote pour désigner la voiture préférée dans le pays en 2014, en l'occurrence la Volkswagen Golf.

Pis: les neuf précédentes éditions du prix ont également fait l'objet de manipulations, avoue l'ADAC. Du coup, Volkswagen, Daimler (Mercedes, Smart) et BMW  annoncent qu'ils vont rendre leurs trophées, obtenus dans des conditions contestables ces dernières années, à l'ADAC.

Manipulation confirmée

"L'ange jaune" est un prix baptisé en référence aux couleurs de l'automobile-club (jaune et noir), décerné après un vote des lecteurs de l'ADAC Motorwelt, magazine destiné aux adhérents, dont Michael Ramstetter était le rédacteur en chef. Le cabinet de conseil Deloitte, mandaté par l'ADAC pour enquêter sur cette affaire, a confirmé la  manipulation. Le  nombre de sondés a été artificiellement gonflé et le classement des modèles ne correspond même pas aux résultats du sondage, explique le cabinet... Une procédure judiciaire sera lancée contre Michael Ramstetter.

L'ADAC Motorwelt, qui mène de nombreux tests et passe au banc d'essai les nouveaux modèles, est une revue très influente, qui fait autorité. L'ADAC établit également des statistiques sur les taux de pannes des voitures, suite à ses interventions de dépannage.

Ces statistiques font autorité. Bref, toutes ces manipulations entachent sérieusement la réputation de rigueur de l'industrie auto allemande dans son ensemble. Fâcheux. Et ce, d'autant plus que d'aucuns à travers le monde commencent à accuser les constructeurs germaniques d'arrogance, voire d'impérialisme, au vu de leurs bons résultats commerciaux et  financiers !

Notons que cette élection n'a strictement rien à voir avec le vote du "COTY" (Jury européen de la voiture de l'année), composé de journalistes spécialisés (dont nous faisons partie) et qui a aussi élu la Volkswagen Golf.

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