L'automobile française repart enfin ?

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  487  mots
La Peugeot 408, dérivée de la 308, et dédiée à la Chine
Les ventes de PSA ont progressé au premier trimestre, de 7,7% à 726 000 unités, soutenues par la reprise du marché européen (+16%) et la Chine (+18,3%). Mais le chiffre d'affaires, plombé par les taux de change, progresse bien plus faiblement.

Plus encore que  Renault, PSA repart. Le constructeur des Peugeot, Citroën et DS a accru ses volumes sur le premier trimestre de 7,7% à 726 000 unités, soutenu par la reprise du marché européen (+16%) et la Chine (+18,3%). En revanche, le groupe, qui tient ce vendredi son assemblée générale des actionnaires, affiche des reculs en Amérique latine (-14,5%) et en Russie (-7,9%). Les immatriculations du groupe Renault avaient, elles, augmenté de 5,1% à 636 239 unités au premier trimestre. En Europe, le constructeur au losange progressait de 17,7%.

Succès de la 308

PSA s'enorgueillit du succès de sa 308. Les commandes de la dernière berline compacte de Peugeot s'élevaient fin mars à 70.000 unités depuis le lancement en octobre 2013 et dépassent l'objectif, portées par la visibilité du prix "Voiture de l'Année" octroyé début mars 2014 par un jury de journalistes spécialisés européens - dont nous faisons partie. Une version break 308 SW arrive actuellement, ainsi que des mini-moteurs à essence tricylindres et des versions dépolluées (normes Euro 6) des diesels HDI, les "Diesel Blue HDi". Une équipe de production supplémentaire est mise en place à Sochaux pour accompagner ce succès.

La petite Peugeot 2008 constitue aussi un succès avec 40.000 ventes sur le trimestre et le groupe a lancé une seconde augmentation de la capacité de production à Mulhouse. Côté Citroën, les monospaces C4 Picasso et Grand C4 Picasso totalisent 95.000 commandes. Vont venir en outre, en juin prochain, les mini-véhicules Peugeot 108 et Citroën C1 II.

Chiffre d'affaires en hausse faible

Comme chez Renault, la hausse des volumes ne s'accompagne pas toutefois pour PSA d'une hausse comparable du chiffre d'affaires. Celui-ci ne grimpe que modérément, de 1,9% à 13,3 milliards d'euros. Celui de la division automobile de PSA croît de 2% à 8,9 milliards, à cause notamment de la variation des taux de change (-4,5%), selon le groupe. Chez Renault, le chiffre d'affaires est demeuré stable sur le trimestre à 8,26 milliards d'euros. Celui des activités automobiles seules a reculé même de 0,1% à 7,73 milliards. 

PSA s'attend pour l'année 2014 dans son ensemble à un marché automobile en croissance de l'ordre de 3% sur l'Europe, 10% en Chine, en repli d'environ 7% en Amérique latine, en baisse de 5% en Russie.

Objectifs à 2016

PSA affirme dans un communiqué avoir pour objectif d'atteindre un "free cash flow" opérationnel (flux de trésorerie) "positif au plus tard en 2016", ainsi qu'un " free cash flow" opérationnel cumulé de 2 milliards d'euros sur la période 2016-2018. Il compte "atteindre une marge opérationnelle de 2% en 2018 pour la division automobile". Ces objectifs avaient été dévoilés à la mi-avril dans le plan "Back in the Race".

Renault, plus en forme financièrement que PSA, prévoit pour sa part, sur l'année 2014, une hausse des immatriculations et du chiffre d'affaires (à taux de change constants), une "amélioration de la marge opérationnelle et un "free cash-flow" (flux de trésorerie) opérationnel des activités automobiles".