Le coréen Kia double Renault en Russie

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  540  mots
Le Duster, première vente de Renault sur le marché russe
Le coréen Kia a doublé Renault en avril sur le marché russe, point fort traditionnel de la firme tricolore. Le groupe au losange est très présent grâce à son usine moscovite et contrôle le numéro un auto russe Avtovaz (Lada).

Extrêmement bien implanté en Russie, l'un de ses marchés les plus rentables, Renault se fait... doubler par le coréen Kia. Détenteur traditionnel de la première place parmi les marques étrangères et numéro deux général du marché derrière le russe Avtovaz (Lada), le constructeur au losange y a été dépassé par Kia en avril. De peu, il est vrai. Renault a vu ses immatriculations reculer de 9% le mois dernier en Russie à 17.395 unités, contre 17.744 (-3%) à son rival asiatique, selon les chiffres officiels de l'association AEB.

Sur le quadrimestre, la firme tricolore devance toutefois encore son concurrent (63.647 unités, -5%, contre 60.033). Avtovaz, dont l'Alliance Renault-Nissan est en train de prendre le contrôle, a pour sa part vu ses immatriculations fléchir de 16% en avril (à 37.030) et de 15% sur quatre mois (à 128.633). Le marché total a fléchi en Russie de 8% en avril, de 4% sur quatre mois à un peu plus de 829.000 véhicules.

30,5% du marché

L'ensemble Renault-Nissan-Lada détient 30,5% du gâteau russe, dont 7,7% pour le seul Renault. Il domine donc toujours le marché, devant le groupe coréen Hyundai-Kia (14,1%), le groupe Volkswagen (10,8%), GM (8;9%). Bien qu'en forte chute, la Lada Granta reste la voiture la plus populaire en Russie, devant deux coréennes et, en quatrième position, le 4x4 Duster diffusé ici par Renault (et non par sa marque roumaine à bas coûts Dacia). Ce Duster est fabriqué comme les Logan et Sandero dans la banlieue de Moscou.

Le problème de Renault en Russie, où la firme a démarré la production en 2005, n'est pas sa marque propre, qui marche bien, malgré le fléchissement de début d'année, mais le redressement d'Avtovaz (Lada). Le numéro un auto russe a annoncé en effet une perte de 6,9 milliards de roubles (142 millions d'euros) au titre de 2013. Ce résultat, en normes comptables russes (RAS), se compare à un bénéfice de 211 millions de roubles en 2012.

Le chiffre d'affaires avait reculé de 4%  et les ventes des Lada chuté de 15% à 456.309 unités sur le marché russe l'an passé. Bo Andersson, le nouveau Directeur général d'Avtovaz, a annoncé le 23 janvier dernier la suppression de 2.500 postes, soit 7,5% des effectifs du groupe, pour tenter de renouer avec la rentabilité malgré la baisse du marché. Avtovaz ne vend quasiment qu'en Russie.

Montée de Renault et Nissan

En décembre 2012, Carlos Ghosn - PDG de Renault et de son allié japonais Nissan -, Serguei Chemezov, Directeur général de la société publique Russian Technologies, ainsi que Igor Komarov, alors PDG d'Avtovaz, avaient scellé à Moscou un accord final permettant à Renault-Nissan de prendre le contrôle du russe.

L'accord prévoit que l'Alliance Renault-Nissan apportera 600 millions d'euros, qui lui donneront 67,13% des parts de la co-entreprise d'ici à la fin du premier semestre 2014. Cette dernière détiendra à son tour 74,5% du capital du constructeur. Renault devrait détenir 50,1% de la société-commune en juin 2014. Nissan, qui n'était pas auparavant actionnaire, vise une participation à hauteur de 17%.

Renault avait déjà déboursé en février 2008 un milliard de dollars (750 millions d\'euros) pour acquérir 25% plus une action du groupe auto russe, dont Carlos Ghosn a pris fin juin dernier  la présidence du conseil d'administration.