Renault veut vite retourner en Iran pour produire des Logan

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  666  mots
La Renault Tondar iranienne
Renault cherche un partenaire financier pour relancer son activité en Iran et discute du dossier avec les autorités américaines et françaises. Il veut reprendre la production des Logan.

Renault recherche actuellement un partenaire financier pour relancer son activité en Iran et discute du dossier avec les autorités américaines et françaises, a déclaré mercredi soir le directeur commercial du constructeur automobile français. Renault cherche à reprendre sa place en Iran. Le français veut relancer, avec ses partenaires locaux Iran Khodro et Pars Khodro, l'assemblage de ses véhicules, suspendu au mois de juillet dernier en raison du durcissement des sanctions internationales, a indiqué  Jérôme Stoll à la presse, lors d'un déplacement en Turquie. 

"Ce que nous recherchons, c'est un partenaire financier, qui se conformera lui aussi à toutes les réglementations internationales et nous permettra de reprendre nos activités en Iran", souligne  le directeur commercial de Renault, cité par l'agence Reuters.

Washington menace...

"Nous essayons d'expliquer notre position à l'administration américaine, à l'administration française aussi. Expliquer ce que nous voulons faire, comment nous voulons procéder et comment nous voulons mener cette activité." Jérôme Stoll, également directeur de la performance de Renault, précise que le groupe a été approché par des banques turques et internationales sur ce sujet. Le problème, c'est que Washington est très regardant et menace des pires foudres et représailles les entreprises qui violeraient l'embargo sur l'Iran...

Le constructeur  au losange espérait en début d'année une reprise de l'activité en Iran d'ici à l'été. Mais les discussions politiques sur la levée effective des sanctions à l'encontre de l'Iran et sur le déblocage des transactions financières n'ont pas encore abouti. La perspective d'une levée définitive des sanctions attire d'ailleurs les convoitises des investisseurs occidentaux, notamment américains qui risquent de faire concurrence aux européens. 

Les sénateurs français montent au créneau

Des sénateurs français avaient d'ailleurs appelé à la mi-juin les pays européens à bâtir un front uni en Iran. Philippe Marini, président UMP de la commission des finances du Sénat qui s'est rendu avec cinq autres sénateurs fin avril en Iran, estime la perte des constructeurs automobiles français, traditionnellement bien implantés dans le pays mais qui ont dû interrompre les relations pour se conformer aux sanction internationales, à... 1,3 milliard d'euros. Les sénateurs invitent les entreprises françaises à maintenir des contacts sur place, à organiser des visites et à pré-négocier des contrats, en attendant la levée définitive des sanctions.

Selon les statistiques officielles iraniennes de l'IVMA, il s'est toutefois encore vendu 39.500 Renault Tondar ( Dacia Logan) l'an dernier dans le pays ainsi que 59.300 Peugeot 405 et 27.800 Peugeot 206. Signe que les partenaires locaux ont encore des stocks de pièces et que... le flux ne s'est pas entièrement interrompu. La française la plus vendue, la Peugeot 405, est d'ailleurs intégrée totalement sur place et peut donc être assemblée  près de Téhéran avec des composants locaux, sans pièces provenant d'Europe.

Les voitures sous marque Peugeot, fabriquées par le groupe national Iran Khodro, représentaient encore plus de 30% du marché iranien l'an passé, celles de Renault 7,5%. Le marché iranien des voitures particulières s'est élevé au total à un peu plus de 600.000 unités en 2013. Les chinois Lifan, Chery, JAC, qui se moquent des sanctions, occupent  toutefois aujourd'hui de solides positions.

Renault a deux accords avec des partenaires

PSA est présent, suite à un vieil accord signé du temps du Shah d'Iran par Chrysler Grande-Bretagne - racheté par le français en 1978. Le groupe au losange a pour sa part créé une co-entreprise industrielle et commerciale en Iran, dont il possède 51% des parts, afin de produire des Tondar (Logan). Cette co-entreprise a été constituée pour distribuer aux deux groupes industriels locaux Iran Khodro - le même partenaire que pour PSA - et Pars Khodro, des composants pour l'assemblage de véhicules.Le potentiel installé est de 250.000 voitures annuelles. La firme au losange affirme avoir déjà un parc de 350.000 véhicules qui roulent en Iran.