Le marché des marques de haut de gamme "a reculé de 4% en France sur cinq mois". Il "rebondit en juin mais devrait terminer l'année étale", souligne Serge Naudin, président de BMW France. Coup d'arrêt au segment "premium", qui jusqu'ici, échappait à la crise? Celui-ci représente "10% du marché français total. Il équivaut au tiers de ce qu'il est en Allemagne ou en Grande-Bretagne. C'est aussi moins qu'en Italie", ajoutait le dirigeant, en marge des essais des nouveaux BMW X4 et 4 Grancoupé dimanche dernier.
Ce marché dit des marques "premium" est constitué des quatre spécialistes allemands du haut de gamme, du suédois Volvo, des britanniques Jaguar Land Rover (JLR) et Aston Martin, des italiens Ferrari et Maserati, du japonais Lexus (Toyota). Mais, à ce jour, les DS de Citroën ne sont pas comptabilisées.
Les compactes privilégiées
"Nous constatons une baisse progressive en France du "mix" (prix de vente moyen des véhicules", indique Serge Naudin. Même dans les marques "premium", on constate une descente de catégorie. "Dans notre créneau, les modèles compacts représentent 60% des ventes aujourd'hui, contre 40% seulement dans les années 2000".
"Les gens choisissent des modèles de catégorie inférieure, mais très équipés". Les constructeurs de haut de gamme n'arrêtent d'ailleurs pas de descendre en gamme. BMW va ainsi commercialiser fin septembre un monopsace compact anti-Renault Scénic, le 2 Active Tourer. Une première pour la marque munichoise !
Sur cinq mois, les immatriculations de voitures neuves en France de marque Audi ont fléchi de 4,6% à 23.412 unités. Mercedes a reculé de 8,8% à 17.818, BMW (hors Mini) de 6,8% à 17.317. Mini baisse pour sa part de 23,5% à 5.798. Lexus croît de 35%, mais ses volumes restent extrêmement faibles à 1.297. Le marché total des voitures neuves a crû pour sa part de 3% dans l'Hexagone sur cinq mois.
France, marché de petites autos
Les petites voitures d'entrée de gamme représentent 55% des immatriculations totales de voitures neuves en France, selon les données du CCFA (Comité des constructeurs français d'automobiles). Et ce, contre 52% il y a un an et 51% en 2012. Un poids énorme et démesuré. La France s'éloigne de la moyenne ouest-européenne, où les "petites" (type Renault Twingo, Peugeot 208) représentent à peine 43% des ventes. Une évolution défavorable a priori aux marques "premium".
Toutefois, les marques de haut de gamme gagnent structurellement du terrain dans les compactes (BMW 1, Audi A3...) en Europe et ont éliminé les françaises du segment supérieur (BMW 5, Mercedes E...). Elles sont également en train d'évincer Peugeot, Citroën et Renault de leur créneau traditionnel des "moyennes supérieures" (Citroën C5, Renault Laguna...), du moins dans les ventes aux particuliers et entreprises.