Les Dacia roumaines à bas prix règnent en France sur un marché qui s'appauvrit

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  579  mots
La Dacia Logan II
La filiale roumaine à bas coûts de Renault voit ses immatriculations progresser de 30,4% en France au premier semestre. La France adopte de plus en plus un profil de marché pauvre avec une part des petits véhicules très supérieure à la moyenne ouest-européenne.

Encore un record. Dacia n'arrête pas d'afficher des taux de croissance qui ridiculisent les rivaux. La filiale roumaine à bas coûts de Renault a vu ses immatriculations de voitures neuves grimper encore de 47% en juin dans l'Hexagone et de 30,4% sur six mois à 58.582 exemplaires. Un record de progression, toutes marques confondues. Avec une part de marché de 6%, la marque d'entrée de gamme s'installe en fanfare dans le paysage automobile français. Une fulgurante ascension due à l'appauvrissement du marché tricolore d'une part , qui se concentre de plus en plus sur les petites voitures, et à l'imbattable rapport qualité-prix des Dacia Logan II, Sandero II et 4x4 Duster d'autre part.

Un réseau très dense

Facilité pour le client: les Dacia, qui partagent toutes les mécaniques avec les modèles de maison-mère Renault, sont distribuées dans le réseau de la firme au losange, le plus dense de l'Hexagone. Ca aide. Prix canon, prestations correctes au vu du tarif, fiabilité satisfaisante avec des véhicules simples, prix bas des pièces détachées, expliquent cet engouement. Et ce, alors même que la finition est médiocre avec des matériaux ultra-économiques qui n'augurent pas forcément d'une bonne durabilité.

Les ventes se font d'ailleurs quasi-exclusivement auprès des clients particuliers. Pas de fausses immatriculations de voitures d'occasion "zéro kilomètre" ici,  ni de cessions aux loueurs à marge quasi-nulle. Non, les clients sont là et les voitures, produites en Roumanie ou au Maroc, s'écoulent naturellement...

La marque Renault elle-même progresse moins, mais elle a aussi renoué avec la croissance. Ses immatriculations de voitures neuves particulières ont progressé en France de 20,4% en juin et de 11,4% sur six mois à 195.305 unités. Renault tire notamment parti du petit "SUV" Captur. Au total, le groupe Renault (avec Dacia) progresse de 15,3% au premier semestre à 253.887 unités. Il occupait 26,5% du marché français sur les six premiers mois de l'année.

Peugeot en hausse, Citroën patine

Bilan plus mitigé pour PSA. Ses immatriculations de voitures neuves ont régressé de 2,3% en juin. Mais, sur le premeir semestre, elles s'affichent en petite hausse de 4,7% à 288.746 unités. Sa pénétration en France est à 30,1%. Peugeot se porte mieux que Citroën. La marque au lion croît de 3,3% sur le mois de juin, de 7,5% sur le semestre à 162.676 exemplaires. Citroën, en revanche, plonge de 8,6% en juin et gagne 1,4% à peine sur six mois à 126.070.

La plupart des importateurs reculent pour leur part. Le groupe Volkswagen fléchit sur le semestre de 2,5% à 122.696 unités, Ford de 3,9% à 41.692, GM de 11,8% à 38.004, Toyota de 0,9% à 35.940, BMW de 5,3% à 29.893, Mercedes de 4,2% à 25.725. Fiat reste quasi-stable à 33.653. Notons la dégringolade du coréen Hyundai-Kia, qui a essayé d'assainir ses "fausses" ventes et recule de ce fait de 28,5% à 22.806.

Petite hausse du marché

En juin 2014, le marché auto français total des voitures neuves était en hausse de 3,2% à 196.257 immatriculations. Sur les six premiers mois de 2014, il s'affichait en progression de 2,9% à 958.776 immatriculations, par rapport à une très mauvaise année 2013 il est vrai. Pas de quoi pavoiser, donc.

Au premier semestre, la Renault Clio IV domine le marché tricolore à 56.895 exemplaires et une part de marché de 5,9%, devant sa rivale directe Peugeot 208 (44.932 unités, 4,7% de pénétration). Les Renault Captur et Citroën C3 suivent, puis la compacte Peugeot 308. Au premier semestre, les petites voitures règnent en France avec 54% du marché total, un pourcentage énorme, très supérieur à la moyenne ouest-européenne (42%). La France adopte le profil d'un marché de pays pauvre.