Nissan et Mitsubishi réfléchissent à une petite voiture électrique à bas prix

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  529  mots
La Nissan Dayz, un produit partagé avec MMC.
Les constructeurs japonais Nissan (allié de Renault) et Mitsubishi vont développer ensemble une mini-voiture électrique à bas coûts d'ici à 2016-2017, affirme ce lundi le journal économique Nikkei. La voiture pourrait être vendue l'équivalent de 10.800 euros au Japon.

Les constructeurs japonais Nissan, allié de Renault, et Mitsubishi vont développer ensemble une mini-voiture électrique à bas coûts d'ici à 2016-2017, affirme ce lundi le journal économique nippon Nikkei, généralement bien informé auprès des milieux d'affaires. Selon le quotidien, la voiture en préparation pourrait être vendue autour de 1,5 million de yens (10.800 euros) au Japon.

Démarrage très lent

L'Alliance Renault-Nissan, qui a investi 4 milliards d'euros dans l'électrique, recueille un succès très relatif avec ses véhicules "zéro émission", les volumes se situant fort en-deçà des objectifs escomptés. Le modèle le plus vendu est la berline compacte Nissan Leaf, dont 124.000 exemplaires ont été écoulés à peine dans le monde depuis son lancement en 2010. Renault commercialise pour sa part la petite Zoé et le Kangoo "ZE" utilitaire ainsi qu'une berline Fluence "ZE" vendue au compte-gouttes. Carlos Ghosn, PDG de Renault et Nissan qui y avait beaucoup cru, est devenu beaucoup plus circonspect sur l'avenir du véhicule électrique à moyen terme.

Nissan assure certes que la Leaf est "la voiture électrique la plus vendue" au monde, mais concède qu'un manque d'infrastructures ralentit l'adoption de ce type de véhicules à l'autonomie réduite et qui nécessite un très long temps de recharge. Le prix est également un frein, pour des véhicules à l'utilisation limitée. D'où ce projet de mettre au point un véhicule plus abordable.

Mitsubishi a été lié à PSA

Mitsubishi Motors (MMC) a également de l'expérience, puisqu'il a été le premier à lancer une voiture électrique de série, en 2009. C'était la voiture électrique la moins onéreuse du marché japonais. La  i-MiEV est proposée au prix de 1,78 million de yens (12.900 euros), l'aide du gouvernement pour les "véhicules propres" déduite. Cette i-Miev a eu une carrière mondiale.

Elle a été notamment vendue sous les noms de Peugeot Ion et Citroën C-Zéro, du temps de la coopération entre PSA et le constructeur nippon. MMC en a livré 10.000 unités au Japon et 22.000 à l'étranger. Peugeot en a écoulé pour sa part 6.000 environ,  tout comme Citroën.

Une collaboration Renault-Nissan-Mitsubishi

Nissan et Mitsubishi Motors travaillent déjà ensemble dans plusieurs domaines. Ils ont lancé à travers une coentreprise appelée NMKV deux mini-véhicules (Dayz et Dayz Roox). Ces "midgets", uniquement vendus au Japon, sont fiscalement très favorisés. Les accords entre l'Alliance Renault-Nissan et MMC passés fin 2013 prévoient par ailleurs que Renault produira dans son usine coréenne de Busan une grande berline, qui devrait être la remplaçante de la grande berline Renault Samsung SM5 (nommée Renault Latitude en Europe). Et  ce véhicule sera exporté vers les Etats-Unis, ainsi que le Canada, sous la marque nippone... Mitsubishi.

Contactés par l'AFP, les deux groupes japonais ont confirmé "réfléchir au développement d'un modèle électrique" à partir de la Dayz. "Bien que notre objectif soit de lancer ce modèle le plus rapidement possible, les détails sur son développement et le calendrier de lancement seront annoncés ultérieurement", a assuré Nissan, dont Renault est le premier actionnaire avec 43,4% des parts.