Nissan, l'allié de Renault, démarre la production de sa Leaf électrique en Europe

Nissan, l\'allié japonais de Renault, célèbre ce jeudi le démarrage en série de la production de sa Leaf électrique à Sunderland, outre-Manche. Et ce, en présence du Premier ministre David Cameron. Ce sera la deuxième voiture électrique de série industrialisée en Europe... après la Renault Zoé à Flins. Importé jusqu\'à présent du Japon, ce modèle compact « zéro émission » n\'a pas eu jusqu\'ici le... succès escompté en Europe. Mais les ventes augmentent progressivement, même si les volumes demeurent limités. « Nous en aurons livré 6.200 sur la présente année fiscale (du 1er avril 2012 au 31 mars 2013) en Europe, dont plus de mille sur le seul mois de mars », affirme Raynald Roger, un des responsables du produit Leaf chez Nissan Europe. Lancée au Japon fin 2010, il s\'en est vendu depuis 55.000 unités dans le monde, dont un peu plus de 30.000 sur la présente année fiscale actuelle. Mais la voiture est surtout destinée au Japon et aux Etats-Unis. En la fabriquant désormais en Grande-Bretagne pour le marché européen, Nissan espère accroître encore les ventes, réduisant notamment l\'exposition au yen fort. Même s\'il refuse de donner des prévisions de volumes.Usine très compétitiveLa Leaf (vendue hors bonus à un tarif supérieur à 30.000 euros) est donc assemblée désormais en Angleterre, dans une version restylée et à l\'autonomie légèrement accrue, même si elle demeure restreinte dans la réalité. Les batteries sont aussi produites à Sunderland. « La Leaf aura une intégration européenne de 76% en valeur », explique John Martin, patron des fabrications, des achats et de la logistique de Nissan Europe. Ce véhicule est d\'ailleurs produit sur la même ligne que le 4x4 compact Qashqai, un véritable succès quant à lui, dans l\'usine réputée « la plus productive d\'Europe et l\'une des cinq plus compétitives du monde ».143 véhicules par salarié« Chaque salarié produit 143 véhicules chaque année, un record. Nous tournons à plein régime. Sur la ligne des Qashqai-Leaf, nous travaillons en trois équipes six jours sur sept. Le site tourne 5.400 heures par an », indique fièrement John Martin. « Nous produirons 510.500 voitures sur l\'année fiscale 2012-2013 avec un peu plus de 6.000 personnes. En 1999, nous en faisions un peu plus de 200.000 avec 5.000 salariés », précise le dirigeant, ajoutant : « vous voyez à quel point la productivité a augmenté ». Il faut dire que le taux d\'absentéisme, de 1,3%, est extrêmement bas. Le taux de rotation du personnel aussi (2,3%). La ligne de production va vite et, lors d\'une visite sur les chaînes, nous avons senti que le travail, facilité certes par les automatismes, se fait à un rythme très soutenu... voire fatiguant. Chaque opération est censée prendre 54 secondes seulement. Les cadences ne sont peut-être pas infernales, mais elles exigent rapidité et concentration ! Ca ne traîne pas.Autres nouveaux modèlesLe site de Sunderland ne se concentre pas seulement sur la Leaf. Il va lancer cet été la production en série d\'une nouvelle \"petite\" voiture thermique, une parfaite rivale de la... Clio! Comme quoi, la concurrence interne au sein de l\'Alliance Renault-Nissan n\'est nullement découragée. La nouvelle Note sera commercialisé en octobre prochain. Volumes envisagés: autour de 100.000 par an. Un modèle, qui, sous une forme un peu différente, est déjà produit au Japon depuis l\'automne dernier et doit l\'être au Mexique pour le marché américain.Une Infiniti bientôt à SunderlandL\'usine Nissan de Sunderland a démarré en 1986, à l\'époque où le gouvernement de Londres accueillait à bras ouverts les \"transplants\" japonais pour suppléer une industrie auto britannique exsangue. Investissement total de Nissan sur le site: plus de 4,3 milliards d\'euros et 500 millions pour l\'industrialisation de la Leaf et de ses batteries. Infiniti, la marque haut de gamme de Nissan, a par ailleurs indiqué en décembre dernier que son futur modèle compact serait aussi assemblé à Sunderland... sur une plate-forme Mercedes (celle de la Classe A) en vertu des accords entre l\'Alliance et le groupe allemand. Et ce, dès 2015. En avril 2010, Daimler, propriétaire de Mercedes, et Renault-Nissan avaient échangé des participations, chacun détenant 3,1% de l\'autre. 60.000 unités annuelles sont prévues outre-Manche.Nouveaux accords en EspagneNissan est à l\'offensive en Europe, où il ne détient que 3,9% de part de marché (utilitaires et Russie comprise). La firme nippone vise les 5,2% en 2016. Nissan a par ailleurs annoncé récemment la mise en production prochainement d\'une nouvelle berline compacte dans son usine espagnole de Barcelone. 1.000 emplois directs (et 3.000 indirects) seront créés, mais... à des salaires plus bas. Pour décrocher ce contrat, le site catalan arguait d\'un accord entre la direction et les syndicats pour rendre les horaires plus flexibles et réduire de 20% environ les salaires des nouveaux embauchés.
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