Les ventes de voitures "vertes" chutent en France

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  515  mots
La Peugeot 508 RXH hybride est animé par une motorisation diesel et électrique
Les immatriculations de véhicules hybrides ont reculé au premier semestre de 6,7% en France. Les électriques fléchissent de 10%. La diminution des bonus explique en partie la baisse.

21.501. Tel est le nombre de voitures hybrides immatriculées en France sur les six premiers mois de l'année. Et, contre toute attente, elles baissent (-6,7%) ! Les modèles électriques (4.306 immatriculations à peine sur six mois) sont également en recul (-10%), selon les statistiques du CCFA (Comité des constructeurs français d'automobiles).

Baisses des bonus "écologiques"

Décidément, les voitures "vertes" n'ont plus la cote. Les hybrides représentent à peine 2,24% du marché total des voitures particulières dans l'Hexagone, contre 2,47% il y a un an. Les électriques s'octroient à peine 0,45% du marché au premier semestre, contre 0,51% un an auparavant.  La baisse des bonus explique en partie ce fléchissement. Car les voitures hybrides, du moins les petites et compactes, ou électriques ont besoin de subventions pour être compétitives sur le marché, vu leurs coût élevé.

Le barème pour les électriques est passé de 7.000 à 6.300 euros. Les hybrides n'émettant pas plus de 110 grammes de C02 ne peuvent plus recevoir que 3.300 euros au maximum, contre 4.000 auparavant. Ces baisses ne sont pas énormes. Mais elle sont perçues comme symboliques d'un moindre soutien de l'Etat à ce jour.

Très peu d'hybrides rechargeables

Côté hybrides, alors que les modèles essence-électriques progressent un peu, ce sont les diesel-électriques qui reculent. Ils pèsent pour un tiers de immatriculations totales d'hybrides. Notons que les hybrides rechargeables, utilisables en mode électrique pur sur une trentaine de kilomètres, représentent 700 ventes environ seulement sur le semestre Dérisoire.

Le modèle "vert" le plus vendu dans l'Hexagone reste la petite Toyota Yaris h nippone - produite dans le nord de la France - avec 6.300 immatriculations sur le semestre, suvie de la compacte Toyota Auris h (5.565) - assemblée en Grande-Bretagne  - , de la Peugeot 3008 Hybrid 4 (2.405), de la Renault Zoé électrique (2.153), de la Peugeot 508 Hybrid 4 (1.709), de la fourgonnette Renault Kangoo "Z.E" (1.299).

Toyota numéro un, suivi de PSA

Tous ces modèles Peugeot hybrides et Renault électriques sont fabriqués en France. Le groupe Toyota (avec Lexus) s'arroge le gros des ventes en France (14.995 hybrides), suivi de PSA (4.953 hybrides + 388 électriques) et de Renault (3.455 électriques). Il s'est immatriculé  également 521 Bolloré Bluecar, 164 Tesla électriques américaines de haut de gamme.

La loi visant à faciliter l'installation des bornes de recharge pour véhicules électriques dans l'espace public a été publiée mercredi dernier au Journal officiel. Ce texte, adopté le 23 juillet au Parlement, prévoit d'exonérer de redevance l'opérateur de l'État qui implante des bornes de recharge de véhicules électriques sur le domaine public. Jusqu'ici, seules les communes étaient responsables de l'installation d'un réseau d'infrastructures de bornes de recharge.

Le déploiement de ces infrastructures est crucial pour le développement des véhicules électriques et des hybrides rechargeables. Actuellement, la France compte 10.000 bornes de recharge, selon les chiffres du ministère de l'Écologie et de l'Énergie. Objectif : 7 millions de points de recharge d'ici à 2030.

 A l'horizon 2020, PSA pronostique que les voitures électriques représenteront un peu moins de 5% du marché mondial et les hybrides autour de 15%, dont moins de 5% pour les rechargeables.