Carlos Ghosn va donner le coup d'envoi de l'usine Renault en Algérie

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  626  mots
La Renault Symbol est une Dacia Logan revue et corrigée.
Le PDG de Renault doit inaugurer début novembre l'usine algérienne d'Oran. Le site fabriquera la Dacia Logan. Les capacités de production devraient atteindre à terme 75.000 unités par an.

"Carlos Ghosn doit inaugurer début novembre la nouvelle usine Renault en Algérie", selon nos sources. Le PDG de la firme française et de son allié japonais Nissan veut marquer le coup pour le début de production symbolique du site de Oued Tlelat à Oran. La construction a démarré il y a tout juste un an. Renault avait annoncé la création de plus de 350 emplois directs, correspondant à une  capacité d'assemblage de 25.000 véhicules par an pour la première phase du projet.

Dans une deuxième phase, le potentiel devrait passer à 75.000 véhicules, selon le groupe français. Le premier modèle produit sera la Dacia Logan, sous le nom de Renault Symbol. Le modèle est destiné au marché local, devenu le deuxième plus grand marché du continent africain. Le site doit aussi fabriquer à terme des utilitaires.

Renault détient 49% des parts

En décembre 2012,  Renault, la Société Nationale de Véhicules Industriels (SNVI) et le Fonds National d'Investissement (FNI) avaient signé un pacte d'actionnaires en vue de la création d'une co-entreprise, dont la partie algérienne détient 51% des parts et le groupe français 49%. Les négociations, délicates, ont duré très longtemps, butant en particulier  sur le lieu d'implantation.

L'emplacement d'Oued Tlelat a finalement été choisi par Renault en raison de ses atouts : réseau routier, main d'œuvre relativement qualifiée, proximité du port d'Oran. L'usine  doit comprendre des ateliers de tôlerie, emboutissage et peinture.  Un tissu de sous-traitance local  doit être développé.

Rien à voir avec le site géant de Tanger

Ce site d'assemblage pour le marché local n'a rien à voir avec... le site voisin de Tanger au Maroc, dont les autorités algériennes étaient jalouses. Le site géant de Renault à Tanger, qui produit les Dokker, Lodgy et Sandero, est effectivement un projet d'une toute autre ampleur, destiné, lui, essentiellement à l'export (à 90%), notamment vers l'Europe et la France.

Inaugurée en février 2012, l'usine marocaine a produit plus de 100.000  voitures à bas coûts en 2013, ce qui est toutefois moins que ce qui était prévu initialement. Le 200.000ème véhicule produit sur ce site est sorti de chaîne an avril dernier. Une deuxième phase du projet a été lancée en octobre 2013. Elle doit permettre de produire 340.000 véhicules par an, voire 400.000 en travaillant des week-ends. L'usine a alors embauché 1.400 personnes supplémentaires pour porter les effectifs à 5.500 salariés. L'investissement total se monte à un milliard d'euros.

Intercontinentalisation rapide

Renault s'intercontinentalise rapidement. Renault doit lancer ce mois-ci les premiers 4x4 Duster assemblés en Indonésie. Le français a par ailleurs donné le coup d'envoi en mai dernier de l'assemblage de la berline Fluence en Malaisie. En avril, il avait présenté un plan d'investissements supplémentaire de 500 millions de réals (162 millions d'euros) pour la production de deux nouveaux véhicules dans l'usine brésilienne de Curitiba. Le plan d'investissements précédent de 1,5 milliard de réals (485 millions d'euros) avait permis au français une augmentation des capacités de production de 280.000 à 380.000 véhicules par an au Brésil.

En décembre 2013, Carlos Ghosn avait signé un accord majeur pour  la création d'une entreprise commune en Chine, avec le constructeur local Dongfeng. Détenue à 50-50 par les deux partenaires, la nouvelle entreprise bénéficiera d'un investissement total de 7,76 milliards de yuans (870 millions d'euros). La future usine de Wuhan entrera en production dès  2016, avec un potentiel de 150.000 véhicules par an qui devrait doubler par la suite. Les premiers modèles seront des "SUV". il était temps. Renault, qui vise 600.000 ventes  par an en Chine, est le dernier grand constructeur qui ne soit pas présent industriellement sur le premier marché du monde.