Renault-Nissan : accord trouvé, la nouvelle alliance est imminente

Renault et Nissan annoncent qu'une « étape majeure » vient d'être franchie dans le cadre de leurs discussions sur la refonte en profondeur de leur alliance vieille de plus de vingt ans. Sous réserve de l'approbation de leurs conseils d'administration, le groupe français ne devrait plus que posséder 15% des parts de son partenaire - contre 43% aujourd'hui - tandis que Nissan devrait investir dans la nouvelle entité de Renault, Ampère, qui regroupe ses activités de véhicules électriques.
D’autres annonces plus détaillées devraient intervenir le 6 février, avait indiqué la semaine dernière à l'AFP une source proche du dossier.
D’autres annonces plus détaillées devraient intervenir le 6 février, avait indiqué la semaine dernière à l'AFP une source proche du dossier. (Crédits : Christian Hartmann)

Fumée blanche à venir dans le dossier Renault-Nissan. Ce lundi 30 janvier, les deux groupes ont annoncé dans un communiqué commun que chacun allait désormais détenir 15% du capital de l'autre, contre 43,4% actuellement pour Renault. « Avec une obligation de conservation, ainsi qu'une obligation de plafonnement de leurs participations », est-il précisé afin d'avoir une « gouvernance équilibrée ».

Le groupe français ne va toutefois pas vendre immédiatement le reste de ses actions Nissan car leur valeur de marché est très inférieure à leur valeur actuellement inscrite dans ses comptes. Aussi, pour éviter des dépréciations massives, Renault va transférer cette tranche dans une fiducie basée en France, où les droits de vote attachés à ces actions seront « neutralisés » pour la plupart des décisions, est-il précisé dans le communiqué. Renault continuera en revanche de percevoir des dividendes sur ces titres jusqu'à leur vente effective, pour laquelle aucun délai spécifique n'est fixé.

De son côté, Nissan devrait investir dans Ampère, la nouvelle unité réunissant les activités électriques de la marque au losange dans le but de devenir un actionnaire stratégique, est-il précisé. Le montant de cet engagement n'a pas encore été précisé pour le moment.

« Les accords sont en cours de finalisation et la transaction reste soumise à l'approbation des conseils d'administration de Renault Group et de Nissan », conclut le texte.

Ces annonces étaient attendues suite à une réunion du conseil opérationnel (AOB) de l'alliance jeudi dernier où ces mesures avaient été évoquées. D'autres déclarations plus détaillées devraient intervenir le 6 février, avait indiqué la semaine dernière à l'AFP une source proche du dossier.

Lire aussiNouvelle alliance Renault-Nissan : les derniers obstacles sont levés

Un partenariat à réinventer pour rester compétitif

Près de vingt-cinq ans après leur union scellée en 1999, Renault et Nissan sont en discussion depuis plusieurs mois dans le but de revoir en profondeur leur contrat de mariage. Avec le dernier venu de l'alliance, Mitsubishi, ils doivent réinventer leur partenariat à un moment particulièrement critique dans l'histoire de l'industrie automobile, avec la sortie du diesel - puis de l'ensemble des motorisations thermiques - pour basculer en une dizaine d'années vers le tout électrique.

Les constructeurs historiques doivent trouver les moyens de financer cette révolution, dans laquelle ils sont confrontés à la concurrence de nouveaux venus comme Tesla, et où ils doivent composer avec les poids lourds de la tech, les amenant à redéfinir les liens tissés jusqu'ici. C'est d'autant plus urgent que les ventes de Renault ont connu une quatrième année consécutive de baisse en 2022, plongeant de 5,9% l'an dernier hors Russie, dépassant à peine les deux millions de véhicules vendus.

Lire aussiRenault : les ventes de voitures chutent de 14,6% en 2022

(Avec agences)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 31/01/2023 à 8:14
Signaler
Renault aurait du purement et simplement reprendre NISSAN ou ne rien faire du tout et ne pas s'intéresser au dossier. Renault a hypotéqué de nombreuses années de développement pour s'investir dans NISSAN avec à la clef ce résultat déplorable.

à écrit le 30/01/2023 à 11:11
Signaler
Si Renault avait été une entreprise privée "normale" et non dirigée de fait par l'état français, elle aurait pris le contrôle complet de Nissan depuis plus de dix ans.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.