Renault-Nissan : dernières discussions pour finaliser la refonte de leur alliance

Renault et Nissan sont proches d'un accord dans le cadre de la refonte en profondeur de leur alliance fondée il y a plus de vingt ans, avec la tenue ce jeudi d'une réunion cruciale des dirigeants des deux constructeurs automobiles. A l'issue des négociations, le groupe français ne devrait plus que posséder 15% des parts de son partenaire contre 43% aujourd'hui, tandis que Nissan devrait investir dans la nouvelle entité de Renault, Ampère, qui regroupe ses activités de véhicule électrique. Une annonce officielle sur un accord concernant l'alliance pourrait intervenir dès le 1er février.
Les nouveaux termes de l'alliance entre Nissan et Renault pourraient être officiellement annoncés le 1er février.
Les nouveaux termes de l'alliance entre Nissan et Renault pourraient être officiellement annoncés le 1er février. (Crédits : Christian Hartmann)

Plus de vingt ans après leur union, Renault et Nissan s'apprêtent à revoir en profondeur leur contrat de mariage. Selon Reuters, la réunion du conseil opérationnel (AOB) de l'alliance est prévue ce jeudi en visioconférence. Ce format, qui évite un déplacement au Japon du directeur général de Renault, Luca de Meo, et de son président, Jean-Dominique Senard, traduit l'avancée des discussions. L'accord devrait être annoncé le 1er février.

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Renault souhaite que son partenaire nippon investisse dans sa nouvelle entité, Ampère, qui regroupe ses activités de véhicules électriques (autour de 15% du capital), tandis que Nissan plaide pour que le groupe français - son actionnaire principal - réduise sa participation de 43% - pour atteindre 15% également afin de rééquilibrer leur alliance. Les discussions entre les deux groupes durent depuis plusieurs mois et se sont concentrées notamment sur la question du partage de la propriété intellectuelle.

Le marché électrique de Renault est attrayant pour Nissan

« Aboutir à des participations croisées à 15-15%, avec des conditions équitables, serait très important et bénéfique pour la confiance entre les deux groupes » et pourrait inciter Nissan à prendre davantage d'initiatives au sein de l'alliance, a récemment déclaré à l'AFP Takeshi Miyao, consultant dans le secteur automobile chez Carnorama Japan. « Nissan a de bonnes technologies électriques, meilleures que Renault », souligne-t-il, reprenant une opinion largement partagée au Japon. Mais « Renault a un marché électrique en Europel'une des régions du monde où les perspectives de ce segment sont actuellement les plus prometteuses, ce qui est attrayant pour Nissan ».

Trouver des financements pour concurrencer Tesla et les poids lourds de la tech

Renault, Nissan et le dernier venu de l'alliance, Mitsubishi, doivent réinventer leur partenariat à un moment particulièrement critique dans l'histoire de l'industrie automobile, avec la sortie du diesel, puis de l'ensemble des motorisations thermiques pour basculer en une dizaine d'années vers le tout électrique. Les constructeurs historiques doivent trouver les moyens de financer cette révolution, dans laquelle ils sont confrontés à la concurrence de nouveaux venus comme Tesla, et où ils doivent composer avec les poids lourds de la tech, les amenant à redéfinir les liens tissés jusqu'ici. C'est d'autant plus urgent que les ventes de Renault ont connu une quatrième année consécutive de baisse en 2022, plongeant de 5,9% l'an dernier hors Russie, dépassant à peine les deux millions de véhicules vendus.

Le projet « Horse », alliance de Renault avec le chinois Geely Automobile Holdings, n'inquiète plus Nissan

Pour rester dans la course de la R&D dans le cadre de sa propre stratégie de redressement, Renault a par exemple opté pour un partenariat avec le géant des semi-conducteurs Qualcomm Inc et s'est allié, dans les moteurs thermiques et hybrides, avec le chinois Geely Automobile Holdings dans le cadre du projet « Horse ». Nissan n'aurait plus d'objections sur cette alliance depuis quelques mois, des restrictions d'usage sur certaines de ses technologies ayant été aménagées afin d'éviter que cette nouvelle société n'entre en concurrence directe avec ses propres produits.

(Avec agences)

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