Comment le promoteur immobilier Kaufman & Broad jauge l'année 2019

Le pdg de Kaufman&Broad, Nordine Hachemi, qui vient de se présenter ses résultats annuels, est confiant pour l'année 2019.
César Armand
Le pdg de Kaufman & Broad Nordine Hachemi.
Le pdg de Kaufman & Broad Nordine Hachemi. (Crédits : DR)

Malgré une baisse en 2018 de 7% tant du côté des permis de construire accordés que des mises en chantier, des promoteurs immobiliers réussissent à voir leur chiffre d'affaires progresser. Celui de Kaufman&Broad a ainsi augmenté de 12%. "C'est encore mieux que les 8% que nous avions annoncés", se réjouit son Pdg Nordine Hachemi auprès de La Tribune. "Nous restons stables sur nos proportions 85% logement-15% immobilier d'entreprise, avec 83% de logements."

La suppression de l'APL accession en 2018 aurait, aux dires de nombreux professionnels, dissuadé de nombreux acquéreurs et investisseurs de se tourner vers l'immobilier neuf. Chez le troisième promoteur français, au contraire, le nombre de logements réservés a augmenté de 4,5% par rapport à 2017. "En zones tendues, c'est resté relativement stable, alors qu'en zones détendues, cela a un eu impact. Plus vous vous éloignez des zones denses et riches, plus vous en êtes dépendant", analyse ainsi Nordine Hachemi.


Par ailleurs, d'après l'ensemble des acteurs, à quatorze mois des élections municipales, l'effet "maires bâtisseurs, maires battus" se fait déjà sentir sur le terrain. Le Pdg de Kaufman&Broad confirme : "Les maires ne veulent pas construire l'année juste avant". Mais ce phénomène n'explique pas tout selon lui : "Les prix des terrains ont par ailleurs augmenté très fortement. Enfin, la hausse des coûts de construction conduit à l'abandon de beaucoup de projets."

Pour une densification des centres-villes

Dans ces conditions, le gouvernement mise beaucoup sur le "permis de faire", permis par la loi Essoc, qui permettra d'expérimenter différentes solutions visant à réduire les coûts. À rebours, Nordine Hachemi "ne pense pas que cela révolutionnera l'activité", pointant l'éternel problème du foncier disponible : "Nous manquons avant tout de terrain. Le reste n'est que du deuxième ordre."

Le discours du gouvernement a d'ailleurs changé ces derniers jours. Il n'est plus question de "choc d'offres" ou de "construire plus, mieux et moins cher". Lors des vœux d'Action Logement le 28 janvier, le ministre de la Ville et du Logement Julien Denormandie a demandé à ce que l'action de son ministère ne soit plus jugée sur le nombre de logements neufs construits, mais sur la réhabilitation de l'ancien. Il a d'ailleurs créé dans le projet de loi de finances 2019 une nouvelle niche fiscale surnommée "Denormandie dans l'ancien". "La rénovation ne crée pas de mètre carré et encore moins de logement. Cela améliore l'existant sans créer de surface supplémentaire", critique le promoteur.

Le programme "Action Cœur de ville" doté de 5 milliards d'euros pour revitaliser 222 centres-villes qui souffrent des centres commerciaux, notamment en construisant de nouveaux logements, ne le satisfait pas non plus. "Le point de départ de toute croissance économique, c'est la croissance démographique", relève Nordine Hachemi. "Lorsqu'il y a un manque d'habitant, les commerces périclitent, les habitats se dégradent. Il faut donc densifier les centres-villes !" Il est vrai que l'étalement urbain qui contraint beaucoup de Français à prendre leur voiture pour aller travailler a déclenché le mouvement des "gilets jaunes"...

César Armand

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Commentaire 1
à écrit le 31/01/2019 à 19:01
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Avant de construire en masse : il faudrait détruire les immeubles insalubres non ? ( exemple Paris , Marseille).... Car c’est un danger pour tous et ensuite ça libère du terrain «  de valeur «  pour construire du neuf. Ce que je reproche à l’immobi...

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