2018 a définitivement été une annus horribilis pour le logement neuf. Selon les données de l'Observatoire de la statistique publique publiées ce lundi 28 janvier, les mises en chantier pour ces types d'habitations ont été évaluées à 398.100 ( - 7 % par apport à 2017), tandis que les permis de construire se sont élevés à 460.500 unités, soit une baisse de 7,1% par rapport à 2017.
Ces reflux sont largement imputables au dernier trimestre 2018. Durant cette période, les logements mis en chantier ont reculé de 18,3% par rapport à la même période en 2017, après une chute de 7,9% entre début juillet et fin septembre 2018. Idem avec les permis de construire accordés. Ces derniers ont décru de 8,4% au quatrième trimestre après une diminution de 10,2% au troisième trimestre.
Une croissance au ralentie pour 2019
Pour 2019, les professionnels ne sont guère plus optimistes. La Fédération française du bâtiment (FFB) prévoit un nouveau recul supérieur à 27.000 logements mis en chantier, après 50.000 de moins entre début 2017 et fin 2018. Son président Jacques Chanut estime ainsi que cette conjoncture signe « la fin du cycle actuel de croissance ». Le ministère de la Ville et du Logement confirme qu'« il y aura une tendance au ralentissement en 2019 [...] Mais les différentes mesures vont soutenir la construction. Il est en outre trop tôt pour dire qu'on est à la fin d'un cycle de croissance ».
Par ailleurs, la thématique du logement et de la construction est la grande absente du grand débat national. Elle est simplement intégrée à une question de plus grande ampleur : « Quelles sont les solutions pour se déplacer, se loger, se chauffer, se nourrir qui doivent être conçues plutôt au niveau local que national ? ». C'est pourquoi Alexandra François-Cuxac, présidente de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), et ses adhérents participeront au débat national afin de porter le sujet du logement abordable. La dirigeante considère en effet qu'il n'a « jamais été suffisamment porté par les présidents de la République ».
Un choc de confiance
La mise en place de l'impôt sur la fortune immobilière (IFI) ainsi que la suppression de l'APL accession sont autant de freins qui ont pu dissuader les investisseurs privés de se lancer dans des opérations en 2018. Entre l'entrée en vigueur du prélèvement à la source cette année et les élections municipales du printemps 2020, 2019 risque d'être tout aussi délicate.
Dans le même temps, les premiers décrets d'application du projet de loi sur l'évolution du logement, de l'aménagement et du numérique (Elan) doivent être publiés cette année. Selon les formules consacrées du gouvernement, ces textes officiels doivent permettre de « construire plus, mieux et moins cher » et faciliter le fameux « choc d'offres ». Intervenant aux vœux d'Action Logement, le ministre de la Ville et du Logement Julien Denormandie a toutefois demandé à ce que l'action de son ministère ne soit plus jugée sur le nombre de logements neufs construits.
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