Les pistes des professionnels du Grand Paris pour résoudre la crise du logement

Par César Armand  |   |  581  mots
Le Grand Paris. (Crédits : Getty)
Réunis par le Cercle Grand Paris de l’investissement durable ce 1er octobre, acteurs publics et privés entendent tirer dans le même sens pour traiter la question de l’hébergement.

Les logements du Grand Paris sont inaccessibles pour la majorité des Franciliens. C'est pourquoi le Cercle Grand Paris de l'investissement durable, qui réunit des professionnels de la ville, organisait ce 1er octobre une rencontre sur ce thème à la Fédération française du bâtiment. 

Le Grand Paris Express, projet emblématique de la métropole-capitale de demain, s'impose aussitôt dans le débat. Non seulement, il désenclavera de nombreux quartiers et accélérera les temps de trajet domicile-travail, mais il s'accompagnera aussi de projets immobiliers neufs autour des 68 gares du réseau.

Sur le papier, tout est sur les rails jusqu'en 2030, date officielle de la livraison en intégralité du super-métro. Dans les faits, il n'est pas sûr que certaines portions prévues pour les Jeux olympiques et paralympiques ouvrent en temps et en heure, comme c'est le cas pour la ligne 15 Sud entre pont de Sèvres (Boulogne-Billancourt) et Noisy-Champs, reportée à 2025.

L'éternelle question des prix

Quand certains, à l'image de Nicolas Buchoud, président de ce think tank, ne veulent pas « rester les bras croisés en attendant », d'autres se méfient de l'essor de constructions supplémentaires. « La croissance de population entraîne la congestion, assure ainsi le directeur général des services de Courbevoie Alain Cluzet. Même le Grand Paris Express n'est pas prévu pour une hausse supplémentaire de trafic. »

Dans le même temps, les prix des biens immobiliers, dans ces bassins de vie bientôt mieux desservis en transports, ne cessent de grimper. Ce qui fait dire aux professionnels que la colocation peut constituer une réponse abordable pour les jeunes actifs. Ce qui pose également débat.

À l'instar d'un représentant de MDH Promotion, d'aucuns considèrent ainsi que le métro circulaire livré, « cela desserrera un peu les prix sur Paris et la petite couronne ». À l'inverse, Soazig Dumont, analyste à l'Institut d'épargne immobilière et foncière, rappelle que la région a un solde migratoire négatif et observe que « la croissance de la population est très forte dans les départements limitrophes » de l'Île-de-France.

100 millions d'euros pour les copropriétés dégradées

Pour retenir les ménages sur place, peut-être faudrait-il améliorer le confort dans l'existant, c'est-à-dire réhabiliter l'habitat. Cécile Gruber, de l'Agence parisienne du climat (APC), a ainsi calculé qu'il faudrait rénover 3.200 logements par an pendant trente-deux ans, pour atteindre les objectifs zéro carbone que se sont fixés les institutions du Grand Paris.

À ce titre, la société d'économie mixte du conseil régional, Energies Posit'If, pourra prêter de l'argent aux copropriétés dégradées dès le premier semestre 2019. La Banque européenne d'investissement (BEI) lui a en effet ouvert une ligne de crédits de 100 millions d'euros, dans laquelle elle pourra piocher.

La végétalisation de la ville est également à l'agenda des différentes parties prenantes. « Cela joue sur la sérénité et la paix sociale. Les espaces verts créent du lien et des cadres de vie bienveillants », considère un porte-parole du Conseil international biodiversité et immobilier. « C'est une demande des villes, des aménageurs et des futurs habitants », renchérit Hélène El Aiba, directrice générale adjointe Ile-de-France d'Icade Promotion.

Entre autres problématiques qu'il conviendrait de ne pas éluder : l'accueil des migrants ou encore la prise en charge des seniors...