Immobilier : Gecina veut se concentrer sur Paris et le logement

D'ici à la fin de l'année 2018, la foncière entend se densifier sur la capitale intra-muros et renforcer les « lieux de vie ».
César Armand
L'entrée du nouveau siège de Gecina, rue des Capucines à Paris.
L'entrée du nouveau siège de Gecina, rue des Capucines à Paris. (Crédits : DR)

Une construction en bois avec dix à douze appartements dans la cour d'un immeuble. C'est à Paris que cela se situe, et précisément avenue de Saint-Mandé dans le XIIe arrondissement de Paris. La foncière Gecina, peu habituée au résidentiel (16 % de son total fin 2017), procède en effet à un « recentrage » de son portefeuille sur le marché parisien.

« C'est bien accueilli par les habitants, on a fait du porte-à-porte », a assuré sa directrice générale Méka Brunel ce 20 juillet 2018 lors de la présentation des résultats semestriels.

Plus généralement, le groupe immobilier, qui se vante sur son compte Twitter d'être la première foncière de bureaux en Europe, a « beaucoup » vendu en première et en deuxième couronne au profit d'une « vraie concentration sur les zones plus centrales de la capitale », selon Méka Brunel.

Depuis août 2017 et l'acquisition à 85 % de sa concurrente Eurosic pour 3 milliards d'euros, Gecina gagne 700.000 mètres carrés supplémentaires et prend également position dans les VIe et VIIe arrondissements de Paris.

« L'intégration d'Eurosic a été beaucoup plus rapide que ce qu'on avait anticipée : les équipes et les actifs ont déjà été intégrés. Ce sera un vrai relais de croissance dans le futur » a déclaré le directeur financier Nicolas Dutreuil.

 Densifier le parc existant

Aussi, en matière de logement, « il y avait bien mieux à faire de ce portefeuille que de le vendre appartement à appartement », explique le même Nicolas Dutreuil qui assure que « [leurs] loyers ne sont pas forcément au niveau du marché ». Sa directrice générale Méka Brunel rebondit et avance à son tour qu' « [ils] appliquent l'encadrement des loyers à Paris d'autant que [ses] loyers sont en-dessous de l'encadrement ».

Dans le même temps, Gecina entend bien densifier son parc existant, toujours dans Paris intra-muros, bien que concentrant déjà 93 % de son patrimoine en Île-de-France.

« Nous détenons déjà le foncier, il est valorisé, nous ne faisons qu'ajouter des mètres carrés, raconte le DAF Nicolas Dutreuil. Leur mode d'utilisation a évolué mais il y a de bonnes idées à mettre en œuvre. C'est vrai, on l'avait laissé un peu de côté ».

La DG Méka Brunel est à l'unisson, ayant « l'envie, l'intention » : « encore faut-il trouver le bon produit... ».

Une réponse à la demande de ses clients

En réalité, cette nouvelle stratégie ne fait qu'obéir à une demande de leurs clients qui travaillent déjà dans leurs immeubles de bureaux et désireux de se voir « offrir des lieux de vie ». « Pour nous, c'est très complémentaire. Ils se nourrissent l'un de l'autre. Nous sommes dans un B-to-B et allons vers un B-to-B-to-C », ajoute encore Méka Brunel.

Celle qui est aussi présidente du conseil de développement de la métropole du Grand Paris, une instance consultée par les élus dans le cadre de grands projets comme Inventons la métropole, ne peut en effet passer à côté d'un tel terrain de jeu.

Idem avec la transformation de bureaux en logements, que Méka Brunel qualifie de « très bonne idée ». L'ex-président de Gecina Bernard Michel a d'ailleurs signé, le 28 mars dernier, une charte, non contraignante, avec le gouvernement et neuf autres promoteurs visant à construire 5 à 10.000 logements d'ici à 2022.

César Armand

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