Notre-Dame de Paris : le délai de sécurisation enfin connu

Par César Armand  |   |  464  mots
Il existe 232 entreprises qualifiées pour traiter les monuments historiques, dont 94 en maçonnerie et pierre de taille, 27 en charpente, 40 en couverture et 23 en menuiserie. (Crédits : Gonzalo Fuentes)
Le groupement des entreprises de restauration des monuments historiques (GMH), qui représente 10.000 personnes dans douze métiers, estime à quatre mois le temps de sécurisation de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Onze jours après l'incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris, les professionnels du bâtiment ont communiqué, ce 26 avril 2019, sur un délai de quatre mois pour sécuriser la cathédrale. Depuis le lendemain du drame, 200 entreprises, dont les quatre déjà parties prenantes du chantier initial, interviennent pour "conforter" le site : Pierre Noel pour la maçonnerie et la pierre de taille, Socra pour la structure, Le Bras Frères pour la couverture et Europe Échafaudage pour les... échafaudages. 80 personnes sont en effet mobilisées jour et nuit, a précisé le groupement des entreprises de restauration de monuments historiques (GMH).

Entre le "pincement" d'éléments de bois pour maintenir le pignon, des poutres en bois lamellé-collé préfabriquées et approvisionnées par grue pour conforter des structures et des pinacles en pierre "emmaillotés", un "parapluie" provisoire est en cours de pose sur l'ensemble de la nef pour protéger des intempéries. Des cordistes de l'entreprise Jarnias s'affairent aussi pour retirer les éléments qui risquent de basculer dans le vide.

Des poutres au-dessus et en-dessous de la voûte

En réalité, c'est la voûte qui fait l'objet de toutes les attentions. La semaine prochaine, des poutres vont être installées au-dessus pour pouvoir accéder aux gravats de l'ex-charpente. Ces derniers doivent effectivement être inspectés par la police et suivis par des archéologues. Quinze compagnies d'artisans verriers travaillent également en-dessous pour retirer les 1.000 mètres carrés de vitraux et ensuite installer des poutres sous la voûte.

"Nous ne savons ni comment la voûte a supporté l'incendie et l'eau ni comment le plomb a coulé et ruisselé", ont expliqué les deux co-présidents du GMH Frédéric Létoffé et Gilles de Laâge.

"On peut aller plus vite"

Après avoir évoqué un délai de 10 à 15 ans la semaine dernière, les deux entrepreneurs estiment désormais que "l'on peut aller plus vite si tout le monde se donne les moyens", mettant l'accent sur le raccourcissement des délais administratifs prévu par le projet de loi "Restauration et conservation de Notre-Dame" présenté mercredi dernier. 
Il existe en outre 232 entreprises qualifiées pour traiter les monuments historiques, dont 94 en maçonnerie et pierre de taille, 27 en charpente, 40 en couverture et 23 en menuiserie.

Dans le cadre du débat sur la rénovation voire la reconstruction à l'identique de la cathédrale, le groupement des entreprises de restauration de monuments historiques estime qu'un bois vert fera parfaitement l'affaire. En revanche, prévient-ils, si les matériaux changent, ils devront détenir les mêmes caractéristiques techniques que la structure pour être en adéquation avec l'équilibre général du bâtiment du XXIIIe siècle.