Notre-Dame : Europe Echafaudage exclut les hypothèses du mégot et des ascenseurs

Malgré l'interdiction, les ouvriers fumaient parfois sur les échafaudages, selon le Canard enchaîné, négligences que reconnaît l'entreprise tout en précisant que cela se passait à l'extérieur de l'édifice. Mais, qu'il s'agisse des ascenseurs pour les travaux ou de l'installation électrique ancienne des combles, les enquêteurs suivent aussi la piste de l'incident électrique. Reste encore comprendre le résultat négatif de la première alarme à 18h20 - un dysfonctionnement qui a fait perdre un temps précieux.
L'entreprise Europe Echafaudage, qui opérait sur le toit de Notre-Dame de Paris, reconnaît que des ouvriers ont pu fumer sur le chantier mais exclut qu'un mégot ait allumé l'incendie qui a en partie détruit ce bijou d'architecture gothique, le 15 avril. /Photo prise le 23 avril 2019/REUTERS/Gonzalo Fuentes
L'entreprise Europe Echafaudage, qui opérait sur le toit de Notre-Dame de Paris, reconnaît que des ouvriers ont pu fumer sur le chantier mais exclut qu'un mégot ait allumé l'incendie qui a en partie détruit ce bijou d'architecture gothique, le 15 avril. /Photo prise le 23 avril 2019/REUTERS/Gonzalo Fuentes (Crédits : Gonzalo Fuentes)

L'entreprise Europe Echafaudage, qui opérait sur le toit de Notre-Dame de Paris, reconnaît que des ouvriers ont pu fumer sur le chantier mais exclut qu'un mégot ait allumé l'incendie qui a en partie détruit ce bijou d'architecture gothique, le 15 avril.

Selon Marc Eskenazi, qui assure la communication de cette filiale du groupe Le Bras Frères, des ouvriers ont dit aux enquêteurs de la police qu'il "leur arrivait" de griller une cigarette sur l'échafaudage, malgré l'interdiction de fumer sur le chantier, comme le rapporte le Canard enchaîné.

"Nous le condamnons", a-t-il déclaré mercredi à Reuters. Mais, "ce qui est établi, c'est que l'incendie a commencé de l'intérieur de l'édifice (...) Donc le mégot, pour l'entreprise Le Bras, ce n'est pas une hypothèse, ce n'est pas un mégot qui met le feu à Notre-Dame de Paris."

Selon le Canard enchaîné, des mégots ont été retrouvés sur place par la police scientifique engagée dans une enquête longue et difficile. "Ce n'est pas faux", dit-on seulement de source proche de l'enquête. Une découverte qui laisse cependant Marc Eskenazi dubitatif - "Si des mégots ont survécu au brasier, je ne sais pas de quelle matière ils étaient faits."

Ce qui est également établi, rappelle-t-il, c'est que le dernier ouvrier a quitté le chantier à 17h50, comme l'atteste le registre qu'il a signé en partant, alors que la première alerte est donnée vers 18h20. Il fait également valoir qu'il est impossible d'allumer une bûche en posant un mégot dessus.

Les deux facteurs qui mettraient les ascenseurs hors de cause

Europe Echaffaudage écarte également l'hypothèse d'un incident électrique au niveau des deux ascenseurs mis en place sur le chantier.

"L'électrification des ascenseurs était parfaitement aux normes et parfaitement maintenue. M. Le Bras a donné à la police le cahier de maintenance des ascenseurs", a déclaré à Reuters Marc Eskenazi.

Il fait aussi valoir que le premier ascenseur était à 45 mètres de la flèche, au pied de laquelle ont été vues les premières fumées et les premières flammes, et le second, à 65 mètres.

En partant à 17h50, le dernier ouvrier avait en outre coupé l'électricité, rappelle-t-il également.

"Cela écarte l'hypothèse d'un problème électrique sur les ascenseurs : on est très loin, l'électricité est coupée et les ascenseurs ne sont pas dans l'édifice mais à l'extérieur ; or on sait que la première fumée vient de l'édifice", explique-t-il.

Les fils électriques courant dans les combles ?

Selon le Canard enchaîné, des fils électriques couraient par ailleurs dans les combles de Notre-Dame. Mais le diocèse écarte l'idée que les normes n'aient pas été respectées.

"Rien n'a jamais été fait sans l'autorisation de l'État", a déclaré à Reuters le porte-parole de la cathédrale, André Finot. "Il n'y avait pas de fils électriques qui pendouillaient dans le vide, tout avait été fait dans les normes."

Une demande d'électrification du moteur qui faisait tinter les cloches de la flèche avait été déposée en 2011 pour une mise en oeuvre en 2012, a-t-il précisé.

"Un point d'incertitude persiste sur le caractère temporaire ou permanent de cette demande", a-t-il cependant admis, expliquant notamment cette incertitude par le décès du recteur qui avait demandé cet aménagement. Quant au départ du feu, "vraisemblablement, on est dans les combles, on n'est pas à l'extérieur, on est à l'intérieur", a-t-il ajouté.

Une première alarme mal analysée ?

Lors d'une première alerte, l'agent de sécurité et le régisseur dépêchés sur place n'ont rien remarqué. "Je ne sais pas s'ils se sont trompés d'endroit", a déclaré à Reuters André Finot. Ce n'est qu'après une deuxième alerte qu'ils ont repéré, en allant à un autre endroit, des flammes au pied de la flèche.

Le parquet de Paris maintient pour sa part qu'il n'exclut ni ne privilégie "à ce stade aucune hypothèse".

Les enquêteurs s'attachent à étudier "l'ensemble des causes possibles" de cet incendie, ajoute-t-on de même source.

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Par Julie Carriat et Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse / Reuters

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Commentaires 15
à écrit le 26/04/2019 à 6:43
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Prenons un peu de temps afin que les analyses de cendres et autres depots chimiques parlent. Si cordite il y eu, imanquablement des residus seront presents. Un megot de clope, c'est non. Meme jete dans la poussiere.

à écrit le 25/04/2019 à 21:02
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Des gens qui clopent et qui roulent au diésel ! Signé: Commissaire Bourrel.

à écrit le 25/04/2019 à 19:33
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un feu peut couver des heures avant d'éclore. Donc un geste d'inattention peut se traduire par un feu naissant des heures après son accomplissement. Quand on ne veut pas impliquer le personnel on peut dire plus facilement c'est à cause d'un court-cir...

à écrit le 25/04/2019 à 18:39
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La défaillance électrique s'impose un peu plus chaque jour.Les assurances devront etre mises a contribution.Les dons pour la réparation sont importants,ils doivent etre mis directement sous tutelle du ministre de la culture,et les excédents utilisés ...

à écrit le 25/04/2019 à 16:42
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D'évidence il y a du monde pour enquêter sur ce dossier.

à écrit le 25/04/2019 à 16:13
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La France mégote! Pays de grande culture!

à écrit le 25/04/2019 à 15:35
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un feu peut toujours couver..... en la circonstance, en trouver les raisons me semble de l ordre de...... l impossible ou presque.... par contre il est clair que, hors problème de mégots.....nette impression que les systèmes de surveillance et de sé...

à écrit le 25/04/2019 à 14:25
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Le sinistre est forcément lié au chantier , pour avoir travaillé 39 ans dans l' industrie pétrolière (raffineries, dépots et oléoducs) la sécurité n' est pas un vain mot ce qui vas du permis de travail au permis de feu, au plan de prévention avec des...

à écrit le 25/04/2019 à 14:07
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Si vous pouvez/voulez pas assumer mon commentaire vous ne le validez pas, vous ne le laissez pas salir. Votre logique étant étrange étant donné que vous perdez autan de temps que moi...

à écrit le 25/04/2019 à 14:07
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à écrit le 25/04/2019 à 14:07
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à écrit le 25/04/2019 à 14:07
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à écrit le 25/04/2019 à 14:06
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Si vous pouvez/voulez pas assumer mon commentaire vous ne le validez pas, vous ne le laissez pas salir. Votre logique étant étrange étant donné que vous perdez autan de temps que moi...

à écrit le 25/04/2019 à 14:05
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On cherche, on gratte pour déterminer l'origine de l'incendie. Les assureurs veillent, car l'on ne connait toujours pas le noms ou les noms de ceux-ci.

à écrit le 25/04/2019 à 10:40
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Sur un bâtiment aussi vieux et exploité tout le long des siècles, trouver l'origine de l'incendie, même si exercice indispensable bien entendu, semble trouver une aiguille dans une botte de foin. J'ai quand même quelques responsables, Trump, le b...

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