Proptech : en quête de croissance, Myre lève 2 millions d'euros

Par César Armand  |   |  441  mots
(Crédits : ©Alfred Cromback)
Créée en 2016, la jeune pousse Myre met à disposition des gestionnaires d'actifs immobiliers un coffre-fort virtuel de données ainsi qu'un outil de pilotage financier. Avec cette rentrée d'argent, elle compte récupérer de nouvelles informations sur les biens et ainsi projeter dans le temps des scénarios financiers.

Quand elle travaillait chez Beacon Capital Partners, elle se demandait souvent où étaient les outils pour les gestionnaires d'actifs pour récupérer la donnée financière et juridique liée à un actif immobilier. Cette dernière était « parfois saisie huit fois » (sic) entre les différents services comptable, juridique et l'administrateur de biens. « C'est ainsi que j'ai eu l'idée de la modéliser en la rendant collaborative et accessible » se souvient aujourd'hui Déborah Fritz.

En avril 2016, elle décide donc de créer Myre (pour "My real estate" - "mon immobilier", ndlr) pour que les gestionnaires d'actifs accèdent "de façon instantanée" à la donnée sans avoir à aller la chercher auprès de leur écosystème. Les professionnels de l'immobilier n'ont plus besoin de démarcher l'ensemble des parties prenantes pour récupérer la donnée financière (baux, factures de charges) ou la donnée juridique produite par un avocat, un juriste ou un notaire. Ils accèdent désormais à une plateforme globale comprenant d'un côté une data room (coffre-fort virtuel, ndlr) et de l'autre un outil de pilotage financier. « C'est un gain de temps énorme dans la récupération et l'analyse de l'information », souligne la fondatrice de la jeune pousse.

Quid de la santé financière des occupants ?

Avec la levée de fonds de 2 millions d'euros annoncée ce 10 avril 2019, Déborah Fritz aimerait récupérer davantage de données pour projeter le scénario financier d'un actif, qu'il soit propriété d'un fonds d'investissement, d'une foncière ou d'un gestionnaire d'actif pour le compte d'un tiers. Elle songe, par exemple, aux documents sur la santé financière des occupants, des données relatives au marché immobilier ou encore des statistiques sur les interventions techniques, mais, insiste-t-elle, elle et ses équipes n'ont pas accès à toutes ces informations qui restent la propriété de leurs utilisateurs.

« Les gestionnaires ne nous délèguent pas des actifs, mais se servent de la plateforme pour accéder à la donnée », précise encore la fondatrice de Myre.

Les évaluateurs, par exemple, bénéficient de droits d'accès pendant trois semaines, le temps d'évaluer les actifs avec toutes les données disponibles. Si la startup gère déjà plus d'un million de mètres carrés, elle compte désormais « devenir la référence en matière d'outil de management immobilier ». Il lui faudra toutefois encore convaincre l'ensemble des acteurs de se convertir à l'échange informatique de données, tant ces dernières demeurent encore éclatées entre tous les maillons de la chaîne de valeur.