Soupçons de corruption dans l'immobilier : un maire LR mis en examen

Edile d'une commune de Seine-et-Marne, en Île-de-France, Jean-François Oneto est soupçonné d'avoir perçu de manière occulte 500.000 euros en échange de faveurs accordées à un promoteur immobilier.
Les investigations mènent également à Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne) : jeudi, un chef d'une entreprise du bâtiment, proche de l'ancien maire Hugues Rondeau, a été mis en examen pour abus de biens sociaux et recel, et trafic d'influence actif.

Le maire d'Ozoir-la-Ferrière (Seine-et-Marne) Jean-François Oneto (LR) a été mis en examen jeudi dans une enquête sur des soupçons de corruption d'élus d'Ile-de-France par des patrons du bâtiment, a appris l'AFP de source judiciaire. Cet élu, également vice-président du conseil départemental de Seine-et-Marne, placé en garde à vue mercredi, est soupçonné de prise illégale d'intérêts, corruption passive, recel d'abus de biens sociaux et détournements de fonds publics. La justice le soupçonne d'avoir perçu de manière occulte environ 500.000 euros en 2010, qu'il aurait investis dans un terrain en Corse.

Les enquêteurs s'interrogent sur les faveurs que la mairie a pu accorder en échange à un promoteur immobilier Antonio de Sousa, patron de la société France Pierre, investisseur dans cette commune. "C'est complètement faux, bidon ! Je n'ai aucune maison à Lumio, c'est de la diffamation !", s'était défendu Jean-François Oneto sur le site de La République de Seine-et-Marne, en juillet, après de premières révélations de Mediapart.

Un préfet au départ de l'affaire

Antonio de Sousa, qui a fait fortune dans l'immobilier en Île-de-France, avait été mis en examen le 13 avril pour abus de biens sociaux et trafic d'influence, et placé en détention provisoire. Il a depuis été remis en liberté.

Les ennuis du maire trouvent leur origine dans l'enquête sur le préfet proche de la droite Alain Gardère, lui-même mis en examen pour avoir favorisé des sociétés alors qu'il dirigeait le Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps), l'instance qui délivre des agréments dans ce secteur. Au fil des investigations, les enquêteurs ont mis au jour de nouveaux soupçons sur des services rendus entre acteurs du BTP et élus locaux.

Ainsi, Armindo Dias, patron de Lamas, un important sous-traitant de France Pierre, lui-même mis en examen, a affirmé qu'environ 500.000 euros était passés des comptes de sa société vers l'étude d'un notaire, d'où est reparti l'argent pour financer le terrain acheté par Jean-François Oneto, selon une source proche de l'enquête.

D'autres soupçons en Seine-et-Marne

Les investigations mènent également à Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne) : jeudi, un chef d'une entreprise du bâtiment, proche de l'ancien maire Hugues Rondeau, a été mis en examen pour abus de biens sociaux et recel, et trafic d'influence actif. L'ancien édile avait été placé en garde à vue mercredi avant d'être relâché.

Mercredi, le juge d'instruction avait déjà mis en examen Philippe Lohmuller, ancien directeur de cabinet de Hugues Rondeau, pour trafic d'influence passif et recel d'abus de biens sociaux. Armindo Dias avait évoqué des fausses factures payées à une société de Philippe Lohmuller, pour "alimenter une caisse" occulte à la mairie.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 20/01/2017 à 10:07
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On sait bien et on voit tous en Île de France que les maires ne vont chercher la croissance qu'avec leurs dents. Je n'y crois pas un instant. Allons, chassons cette information par le prochain repas des aînés à Ozzoir la Ferriere avec de belles pho...

à écrit le 20/01/2017 à 9:40
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C'est l'avantage de nos petits élus, avec de petites magouilles, mais nombreuses, ils ne se font pas prendre la main dans le sac. Jamais. Le problème c'est que l'on s'habitue et ensuite on devient forcément trop gourmand. Le syndrome Sarkozy.

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