Essai clinique mortel de Rennes : nouvelle enquête après la découverte d'un AVC

La justice devra déterminer si les lésions cérébrales constatées sur un ancien volontaire sont dues à la prise de la molécule qui avait entraîné la mort d'un patient.
A ce stade, aucune mise en examen n'est intervenue dans cette enquête.

Alors qu'une instruction est menée actuellement sur l'accident mortel survenu pendant un essai clinique à Rennes en janvier 2016, le Figaro a révélé lundi que le Parquet de Paris enquêtait de manière distincte après la plainte d'un autre patient qui avait participé à l'essai. Ce dernier, un ancien gendarme, affirme qu'il a fait un AVC après avoir pris la molécule BIA 10-2474, du laboratoire Biotrial.

A l'instar d'autres volontaires concernés par l'essai avec la molécule de Bial, il avait passé une IRM cérébrale préventive administrée à la demande de Biotrial après le drame de janvier 2016. L'examen avait mis en évidence des lésions en lien avec un "accident cardiovasculaire non récent", sans pouvoir toutefois le dater, selon une source proche de l'enquête. Une analyse réfutée par ce plaignant et sa défense, qui faisaient valoir que son AVC était une cause directe de l'essai clinique.

Sa demande de constitution partie civile dans l'information judiciaire avait été rejetée par les juges d'instruction, conformément aux réquisitions du parquet, qui avait toutefois ouvert une enquête pour déterminer si cet accident cardiovasculaire pouvait être lié à la prise de la molécule BIA 10-2474 et être daté dans le temps, selon la source judiciaire. Les investigations ont été confiées à la direction interrégionale de la police judiciaire de Rennes.

Aucune mise en examen

Le 17 janvier 2016, Guillaume Molinet, un volontaire de 49 ans, était décédé, quelques jours après avoir débuté l'essai clinique du BIA 10-2474, une molécule du laboratoire portugais Bial, censée soulager douleur et anxiété. Cinq autres volontaires, participant à cet essai conduit par la société Biotrial, avaient été hospitalisés au CHU de Rennes, quatre d'entre eux présentaient des lésions cérébrales.

Après une enquête préliminaire, le Parquet avait ouvert en juin une information judiciaire pour "homicide involontaire" et "blessures involontaires" confiée à des juges d'instruction. A ce stade, aucune mise en examen n'est intervenue dans cette enquête.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 10/01/2017 à 9:43
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"censée soulager douleur et anxiété" Les labos investissent à fond contre les pathologies dont ils sont en partie à l'origine.

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