Pétrole en chute libre : le WTI autour des 50 dollars

Par latribune.fr  |   |  428  mots
Au plus bas, les analystes s'attendent à ce que les cours du pétrole restent très bas au moins au premier semestre 2015.
Hausse du dollar, perspectives macroéconomiques moroses, hausse de la production, les analystes s'attendent à ce que la courbe du pétrole poursuive sa baisse au moins sur le premier semestre.

Après avoir donné quelques signes de tassement à la faveur des fêtes de fin d'année, l'or noir semble être reparti à la baisse ce lundi 5 janvier. A Londres, le baril de Brent n'a cessé de creuser ses pertes dans le courant de la journée. Il est ainsi passé sous la barre des 55 dollars, avant de franchir le seuil des 54 dollars et se fixer autour de 53 dollars, soit une baisse de 6,21%.  Il s'agit d'un plus bas de près de six ans. A New York, le Light Sweet Crude a franchi le seuil des 50 pour se placer à 49,95 dollars, avant de revenir à 50,20 dollars.

Le dollar continue à grimper

La hausse du dollar est un stimulant de la baisse du cours du baril. Ce matin, le billet vert a encore gagné du terrain face à l'euro, marquant un plus haut depuis 9 ans à moins de 1,20 dollar.

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Le déséquilibre croissant entre l'offre et la demande de brut reste le principal facteur de cette baisse, et n'est pas près de se résorber. Ainsi, les perspectives macroéconomiques à court et moyen terme ne permettent pas d'envisager une hausse de la demande, au contraire, celle-ci devrait au mieux se tasser.

L'offre va continuer à s'accroître

En outre, l'offre pourrait continuer à augmenter. Si ces dernières années, la production de pétrole de schiste américain avait fortement contribué à enrayer la hausse des prix, c'est ailleurs que la production risque désormais de couler à flots. En Irak, par exemple, la production a atteint des niveaux jamais vus depuis... 1980 avec 2,94 millions de barils de pétrole par jour en décembre. En Russie, la production a également atteint des records en 2014, avec 10,9 millions de barils par jour.

"La production va aussi continuer à augmenter dans de nombreux champs pétroliers en Afrique de l'ouest, Amérique Latine, aux États-Unis (y compris le gaz de schiste) et au Canada car beaucoup de projets étaient déjà bien avancés avant la dégringolade des prix de l'or noir", soulignait Adam Longson, analyste chez Morgan Stanley, cité par l'AFP.

Du côté de l'Opep, rien ne laisse penser que les pays-membres décident d'une baisse de la production. Bien au contraire! En décembre, le dernier sommet de l'Opep avait abouti au statu quo. Fin décembre, le ministre saoudien de l'énergie enfonçait le clou en déclarant que son pays n'avait pas l'intention de bouger, y compris si le baril atteignait les 20 dollars le baril.