Europe : les prix du gaz naturel retombent de nouveau de 14%

Par Paul Marion  |   |  438  mots
Le gaz européen n'était plus tombé sous ce seuil des 30 euros depuis début août, avant que n'émerge la possibilité d'une grève sur d'importantes installations gazières en Australie. Pour rappel, le TTF néerlandais culminait à 300 euros le MWh il y a pile un an. (Crédits : Reuters)
La fin d'un conflit social sur un champ gazier australien, qui risquait de restreindre l'offre mondiale de gaz, a provoqué une détente de près de 14% sur le prix de référence du gaz naturel en Europe. Il est dix fois moins cher aujourd'hui qu'il y a un an.

La décrue du gaz naturel européen engagée depuis un an se poursuit. Son prix a de nouveau plongé ce jeudi, avec la fin d'un conflit social sur un grand champ gazier australien géré par l'entreprise Woodside. Une éventuelle grève aurait pu perturber l'offre mondiale de gaz naturel liquéfié, et remettre sous tension les prix du gaz naturel. Le syndicat australien Offshore Alliance a salué jeudi sur sa page Facebook la conclusion de cet « accord de principe » avec le groupe d'énergie australien Woodside qui exploite plusieurs plateformes gazières.

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Ainsi, le contrat à terme du TTF néerlandais, regardé comme la référence européenne, a perdu 13,8% à 31,70 euros le megawattheure (MWh), après avoir brièvement chuté sous la barre symbolique des 30 euros, jusqu'à 28,985 euros. Le gaz européen n'était plus tombé sous ce seuil des 30 euros depuis début août, avant que n'émerge la possibilité d'une grève sur d'importantes installations gazières en Australie. Pour rappel, le TTF néerlandais culminait à 300 euros le MWh il y a pile un an.

Détente sur le marché du gaz naturel, stabilité sur le pétrole

« Le syndicat des travailleurs du grand champ gazier North West Shelf a conclu un accord avec la direction de Woodside, et s'il est ratifié par les travailleurs, la grève à l'usine sera annulée », détaillent les analystes d'Energi Danmark. « Cela entraîne bien sûr de fortes chutes de prix sur le marché du gaz », poursuivent-ils.

En parallèle, le pétrole a terminé la journée très modestement en territoire positif, après avoir fluctué toute la journée. Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, a pris 0,18% à 83,36 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, grappillait 0,20% à 79,05 dollars.

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« Les cours restent indécis parce que d'un côté il y a les préoccupations récessionnistes et les inquiétudes sur l'économie chinoise qui pèsent sur la demande, et de l'autre les coupes de production de l'Opep+ qui grèvent l'offre », analyse Matt Smith de Kpler. « En plus, c'est bientôt le pic de la saison des ouragans, ce qui suscite toujours des incertitudes » pour le marché, ajoute-t-il, considérant que la force du dollar et la faiblesse du marché boursier jeudi sont « autant d'obstacles » à une hausse des cours de l'or noir.