Royaume-Uni : Londres veut relancer l'exploitation gazière et pétrolière en mer du Nord

Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a annoncé l'octroi de nombreuses nouvelles licences d’exploration et d’exploitation gazières et pétrolières. Objectif, assurer la sécurité énergétique du pays, mais les annonces ne font pas l’unanimité. Elles suscitent de vives critiques chez les travaillistes et les associations écologistes.
Rishi Sunak, Premier ministre britannique.
Rishi Sunak, Premier ministre britannique. (Crédits : PHIL NOBLE)

[Article publié le 31/07 à 10h36 et mis à jour à 16h20] Le Royaume-Uni n'en a pas fini avec l'exploitation d'énergie fossile. Le gouvernement britannique a promis lundi des « centaines » de nouvelles licences d'exploration et d'exploitation pétrolières et gazières en mer du Nord. Cette annonce intervient pourtant après l'engagement du Premier ministre Rishi Sunak d'agir de manière « pragmatique et proportionnée » contre le réchauffement climatique. Le gouvernement a dévoilé deux sites de capture et de stockage de CO2 en mer du Nord, secteur susceptible de soutenir 50.000 emplois, selon Downing Street.

Lire aussiRoyaume-Uni : les conservateurs perdent deux sièges lors des élections partielles

D'après Rishi Sunak, même quand le Royaume-Uni aura atteint son objectif neutralité carbone en 2050, un quart de ses besoins en énergie proviendra du pétrole et du gaz. L'exploitation de ces ressources fossiles britanniques pourrait même aider le pays dans son cheminement vers la neutralité carbone,

« Je pense qu'il est absolument insensé, comme le suggère le parti travailliste, d'interdire le pétrole et le gaz de la mer du Nord », a déclaré samedi 29 juillet le Premier ministre, en faisant référence aux eaux situées au large de la côte est de la Grande-Bretagne. Il a ajouté que cela pourrait « mettre en péril 200.000 emplois dans quelque 30 secteurs différents de l'économie et menacer 80 milliards de livres sterling (93 milliards d'euros) de recettes fiscales ».

En 2022, plus de 330 millions de tonnes de CO2 au Royaume-Uni. Et le pays souhaite capter et stocker entre 20 et 30 millions de tonnes de CO2 chaque année d'ici à 2030.

Assurer la sécurité et  énergétique du Royaume-Uni

L'objectif affiché de Rishi Sunak est de garantir la sécurité énergétique du pays.

« Nous avons tous été témoins de la manière dont (le président russe Vladimir) Poutine a instrumentalisé l'énergie, perturbant les approvisionnements et faisant caler la croissance dans des pays du monde entier », a déclaré le Premier ministre britannique.

« Maintenant plus que jamais, il est vital que nous renforcions notre sécurité énergétique et capitalisions sur cette indépendance pour procurer de l'énergie plus abordable et propre aux foyers et entreprises britanniques », a-t-il ajouté.

Lire aussiFace à la pression des ONG, Axa prêt à ne plus assurer de nouveaux projets gaziers

Des critiques portées par les organisations écologistes

Mais l'annonce de ces licences gazières et pétrolières ne plaît pas à tout le monde. En effet, elle intervient en pleine remise en question, au sein de la majorité conservatrice, mais aussi dans l'opposition travailliste, de certaines politiques vertes en raison de leur coût pour les Britanniques en pleine inflation. Le Labour, donné vainqueur dans les sondages des prochaines élections générales l'année prochaine, veut mettre fin à l'exploitation pétrolière et gazière en mer du Nord.

Les organisations écologistes, elles aussi, critiquent le sérieux de l'engagement de l'exécutif pour l'environnement. La capture et le stockage de CO2 sont des technologies très critiquées par certains écologistes comme pouvant servir d'excuse à la poursuite d'exploitation des énergies fossiles.

L'ONG Greenpeace Royaume-Uni a réfuté l'argumentaire de l'exécutif : « Les carburants fossiles ne sont pas nationalisés au Royaume-Uni », ils appartiennent aux entreprises qui les extraient « et seront vendues au plus offrant sur les marchés internationaux». L'association accuse le chef du gouvernement de tenter de « polariser le débat climatique et marquer des points politiques bon marché ».

 L'association Friends of the Earth voit dans la technologie mise en avant un « vernis vert » et juge que si cette technologie fonctionnait un jour, ce dont elle doute à court terme, elle ne capterait pas « toute la pollution climatique causée par la combustion des énergies fossiles » ou les émissions lors de leur extraction.

Du côté des entreprises pétrolières, le groupe Shell, impliqué dans l'un des projets énoncés par le gouvernement, a salué un « projet central » parmi les projets pour « décarboner les opérations en mer du Nord ». Quant aux Britanniques, 65% d'entre eux se disent inquiets des conséquences du changement climatique, avance un sondage YouGov réalisé au printemps. Toutefois, la majorité s'oppose à la plupart des mesures qui demanderaient un effort personnel.

(Avec AFP)

Commentaires 6
à écrit le 03/08/2023 à 13:40
Signaler
Bonjour, Ils y a beaucoup d'argent a gagné dans le recherche et l'exploitation pétrolière.... Dire que cela aiderait a remplir les caisses, me semblent importants. Pour le reste dire que la situation actuelle est difficile pour le GB , n'est pas ...

à écrit le 01/08/2023 à 7:47
Signaler
Et encore personne parle du surpopulation, le raison principale du changement du climate. Peut etre parce que les ecologistes ont eux-memes des enfants.

à écrit le 31/07/2023 à 18:30
Signaler
Enfin les masques tombent, les pastèques vertes dehors rouges dedans révèlent leur fond islamo-gauchiste en préfèrant la production sale (cf. exploitation de migrants, laxisme environnemental) de pétrole issu du Moyen-Orient plutôt que celle de me...

à écrit le 31/07/2023 à 17:26
Signaler
"Quant aux Britanniques, 65% d'entre eux se disent inquiets des conséquences du changement climatique," Mais 100% des britanniques préfèrent pouvoir bouffer à la fin du moins quand même. Si les classes dirigeantes cupides jusqu'aux os ne font rien, n...

à écrit le 31/07/2023 à 16:58
Signaler
Ce positionnement des écologistes ne fait que desservir leurs causes. Il est vrai que la critique est l'action la plus facile et ça ne coûte rien. A l'inverse promouvoir des alternatives crédibles de substitution et offrant à minima la même efficacit...

à écrit le 31/07/2023 à 10:50
Signaler
Quand la réalité rencontre l'utopie. Après un demi-siècle de laisser-faire (suite au rapport alarmant de Dennis Meadows), nos politiques voudraient à présent défier le temps en construisant Rome en un jour🙈

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.