Low-cost : l'enseigne Primark va investir 100 millions d'euros pour accélérer en France

Implantation de sept nouveaux magasins, création de 800 emplois... Le 28 novembre, la marque de prêt-à-porter Primark a dévoilé son plan d'expansion dans l'Hexagone. Ainsi, ce sont 100 millions d'euros qui vont être investis pour accueillir les clients dans ces magasins proposant des petits prix, dans une période où la majorité des Français rognent sur leurs dépenses.
La grande majorité des vêtements sont désormais 3% à 4% plus chers qu'habituellement.
La grande majorité des vêtements sont désormais 3% à 4% plus chers qu'habituellement. (Crédits : Clodagh Kilcoyne)

L'enseigne britannique Primark, qui dispose de 409 magasins dans le monde, devrait en compter 530 d'ici à la fin de 2026. Le lundi 28 novembre, la marque de prêt-à-porter a annoncé son plan d'expansion à l'international mais également sur le territoire français, qui constitue son troisième marché mondial après l'Angleterre et la péninsule ibérique.

L'enseigne, fondée en 1969 en Irlande et devenue propriété du groupe Associated British Food (ABF), dont elle représente plus de 50% du chiffre d'affaires, se développe de plus en plus hors de ses frontières britanniques. « Nous sommes présents dans 14 pays, et bientôt 15 », explique Christine Loizy, directrice générale de Primark France. Toutefois, cette marque dont la stratégie repose sur l'accessibilité a fortement été touchée par la crise inflationniste actuelle, la poussant à revoir ses prix à la hausse.

Une hausse des prix de 3% à 4%

En dépit de la hausse du coût de la vie, le bénéfice de sa maison mère ABF a bondi lors de son exercice 2021/2022. Le bénéfice net du groupe est ainsi ressorti à 700 millions de livres, en hausse de 46% sur un an, et le chiffre d'affaires a progressé de 22% à 17 milliards de livres, notamment grâce à la réouverture de l'économie post-confinements. De plus, Primark a réalisé 7,7 milliards de livres sterling (8,9 milliards d'euros) de chiffre d'affaires, soit un bond de 43% sur un an.

Cependant, Primark a été touché de plein fouet par l'inflation galopante. « L'inflation a augmenté cette année nos coûts d'un milliard de livres sterling », a reconnu le directeur général du géant britannique de la fast fashion, George Weston. Et si le groupe annonçait début novembre qu'il n'allait pas augmenter ses prix, il est rapidement revenu sur cette décision.

« Pour cet hiver, nous avons été obligés d'augmenter les prix des vêtements pour adultes », déclare Christine Loizy lors d'une conférence de presse, avant de préciser que « plus de 1.000 articles pour enfants ne sont finalement pas plus onéreux », afin de ne pas pénaliser les familles au moment de la rentrée. La grande majorité des vêtements sont néanmoins 3% à 4% plus chers qu'en temps normal, bien que ces « produits restent trois fois moins chers que le prix moyen du marché », prévient la directrice générale de Primark France.

Sept nouveaux magasins en France d'ici fin 2023

Si les prix pratiqués par la marque sont aujourd'hui plus élevés, ils restent compétitifs. Ainsi, dans un contexte inflationniste, nombreux sont les clients qui se tournent vers Primark et ses petits prix. « L'inflation n'impacte pas la consommation, la dépense de nos clients est sensiblement la même que celle de l'année dernière », indique Christine Loizy. « Il est très probable que les consommateurs se reportent sur des enseignes comme Primark », moins chères, pour leurs achats de Noël, précise à l'AFP Sophie Lund-Yates, analyste chez Hargreaves Lansdown.

Ainsi, l'enseigne a tout intérêt à développer son activité sur le territoire français afin de toucher un maximum de consommateurs. En France, la marque qui possède déjà 20 magasins, dont sept seulement en Ile-de-France, prévoit d'ici fin 2023 l'implantation de sept nouveaux magasins (Angers, Brest, Grenoble, Mulhouse, Nantes, Rouen et Saint-Etienne) et l'agrandissement du magasin lyonnais déjà existant. Certains se situeront dans les grandes villes de l'Ouest du territoire national, pour l'instant délaissé par l'enseigne, afin de développer l'accessibilité de la marque. Le 9 décembre, le magasin de 2.700 mètres carrés d'Angers ouvrira ses portes au sein du centre commercial L'Atoll et au total, 29.000 mètres carrés de surface supplémentaire vont être créés sur un an.

Au global, « ce projet représente un investissement de 100 millions d'euros, soit une somme importante pour chaque magasin », déclare Vincent Combet, directeur immobilier de Primark France.

De fait, cet « ambitieux plan de croissance sur les douze prochains mois » dans l'Hexagone devrait permettre la création de 800 emplois en France, dont 110 uniquement sur le site d'Angers (sur 1.000 candidatures), lorsque l'enseigne compte déjà 5.820 employés sur le territoire. Et quand le taux de chômage en France a atteint les 7,3% au troisième trimestre 2022, selon les données publiées par l'INSEE le 15 novembre dernier, l'expansion de Primark s'annonce comme une véritable aubaine.

A rebours du e-commerce

Si la marque prévoit une stratégie d'expansion territoriale, à rebours de l'essor du e-commerce, elle ne mise pas sur la commercialisation numérique. En effet, impossible d'acheter les articles de l'enseigne sur Internet, les clients doivent obligatoirement se déplacer en magasin car « le modèle économique de la marque ne le permet pas », concède Christine Loizy. Néanmoins, la branche anglaise de l'enseigne s'essaie actuellement au « click and collect » dans 25 magasins, méthode permettant aux consommateurs de réserver les produits sur Internet avant d'aller les chercher en magasin. Ce test opérationnel devrait alors permettre à Primark d'étudier le comportement des clients, dans l'objectif de lancer ce modèle dans les autres pays de la marque. « Cela va évidemment arriver en France, mais nous ne savons pas dans combien de temps », rappelle Primark France.

Ainsi, face au géant chinois de la fast-fashion Shein, dont les ventes se font uniquement en ligne, la marque pourrait se sentir menacée. « Nous ne redoutons pas la concurrence de la fast-fashion chinoise, nous ne sommes pas sur le même créneau », déclare toutefois la directrice générale de Primark France. Selon elle, la marque britannique brille par la qualité de ses produits, contrairement à son homologue chinois.

Lire aussiLa Halle qui pleure, Primark qui rit... le triomphe de l'habillement ultra low-cost?

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Commentaire 1
à écrit le 29/11/2022 à 16:30
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Une enseigne anglaise pour vendre de la "bouffe"🤣. Normal que ce soit pas cher!🤢

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