Russie : Decathlon vend plus de la moitié de ses magasins à un repreneur russe

Par latribune.fr  |   |  587  mots
La marque Decathlon est présente en Russie depuis 2006. (Crédits : REUTERS/Anton Vaganov)
L'enseigne du groupe Mulliez est parvenue à un accord pour la cession d'un partie de son parc de magasins, selon les déclarations de la commission gouvernementale russe de contrôle des investissements étrangers. Celle-ci a approuvé l'accord de vente de la chaîne française de 36 magasins, selon l'agence Tass. Avant la guerre en Ukraine, Decathlon comptabilisait 60 magasins en Russie.

Decathlon va-t-il définitivement quitter la Russie ? La marque de sport et loisirs du groupe Mulliez a cédé une partie de son fonds de commerce à un repreneur local, la société russe ARM LLC, également le nouveau propriétaire de la franchise de prêt-à-porter Mango, a indiqué l'agence Tass ce vendredi. Selon l'agence russe, la commission gouvernementale de contrôle des investissements étrangers a approuvé l'accord de vente de la chaîne française Decathlon, composée de 36 établissements (35 magasins et un entrepôt). Avant la guerre, la marque possédait 60 magasins en Russie.

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« Aujourd'hui, Decathlon vend l'ensemble de son réseau de 36 sites », déclare pourtant la commission. Contactée, l'enseigne du groupe nordiste n'a pas réagi à notre sollicitation.

« Les documents relatifs à la vente des actifs de Decathlon en Russie ont en effet été soumis à la commission gouvernementale de contrôle des investissements étrangers et la transaction a été approuvée cette semaine », a confirmé Victor Yevtukhov, le secrétaire d'État et chef adjoint du ministère de l'industrie et du commerce de la Fédération de Russie cité par l'agence Tass ce vendredi.

1.400 emplois à la clé

Le repreneur se serait engagé à recréer 1.400 emplois, selon ce fonctionnaire russe. Soit plus de 1.000 emplois de moins qu'à l'époque Mulliez puisque la chaîne de magasins Decathlon employait jusqu'à 2.500 personnes en Russie.

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A l'image des autres enseignes du groupe nordiste, la marque n'avait pas immédiatement cessé ses activités dans la foulée de l'invasion russe en Ukraine en février 2022. Elle tentait en effet de maintenir une activité via sa boutique en ligne. Mais face aux ruptures sur ses chaînes d'approvisionnement, elle avait finalement décidé de fermer une partie des boutiques en Russie. La revente acte donc cette fois une cession d'une partie des actifs.

« Nous n'avons permis ni à Decathlon ni à aucune autre entreprise étrangère ayant décidé de partir de vendre l'entreprise en partie et d'obtenir la valeur totale des actifs en contournant la loi », a commenté Victor Yevtukhov cité par l'agence Tass.

Decathlon était entré en négociations avec des repreneurs potentiels, sous le contrôle de l'Etat russe, depuis plusieurs mois. En mai, l'enseigne avait reçu une première autorisation pour la cession de certains magasins.

Retraits partiels

La marque est présente en Russie depuis 2006. Les grandes villes étaient clés pour la marque avec 22 vitrines dans la région de Moscou. Le groupe Mulliez, propriétaire de Decathlon, est d'ailleurs toujours sous le feu des critiques, en raison du maintien des activités du géant de l'agroalimentaire Auchan. S'agissant de Leroy Merlin, une autre enseigne de la galaxie Mulliez, le groupe avait annoncé son intention de céder la totalité des magasins en mars dernier. Mais là encore le retrait avait été montré du doigt parce qu'en réalité partiel.

En riposte aux sanctions occidentales, les autorités russes interdisent désormais les investissements venant de nations ennemies à la politique du Kremlin. En Russie, les enseignes occidentales ont donc soit cessé leurs activités, soit, la plupart du temps, revendues leurs fonds de commerce à un nouveau propriétaire russe. Celui-ci a alors parfois simplement repris le concept, en changeant le nom et la marque comme ce fut le cas pour Starbucks ou encore pour Sephora devenue « Île de Beauté ».