Paris ouvre grand ses portes à Airbnb qui promet de verser la taxe de séjour

Par Marina Torre  |   |  621  mots
En voyage au Chili, Anne Hidalgo n'a pas fait les honneurs à Brian Chesky (photo), les adjoints au Logement ou au Tourisme non plus. C'est le premier adjoint au maire de paris, chargé de la Culture, du Patrimoine, des Métiers d'arts et des Entreprises culturelles, qui s'en est chargé, mettant en avant son point commun avec le patron d'Airbnb: l'âge (tous deux sont nés en 1981). (Crédits : Reuters)
En visite à Paris, Brian Chesky, patron du site américain de location touristique collaborative, a rencontré des représentants de la mairie de Paris pour évoquer, entre autres, la taxe de séjour que Airbnb devra reverser.

Airbnb veut montrer sa bonne volonté dans la Ville Lumière. Le principe du versement de la taxe de séjour par le site américain avait été acté en novembre dernier par les députés français. Lors de sa visite à Paris, ce jeudi, Brian Chesky, le PDG et fondateur du site, a confirmé que son entreprise se chargerait de sa collecte puis de son versement.

Paris, premier parc du monde pour Airbnb

L'entreprise a de bonnes raisons de vouloir se montrer conciliant dans la capitale française: elle la présente en effet comme sa toute première destination dans le monde. En tout, 40.000 solutions d'hébergements sont proposées sur Airbnb en Île-de-France pour 1,8 million de visiteurs chaque année. Le nombre de nuitées que cela représente reste tenu secret.

Paris, de son côté, ne cache l'intérêt que représente Airbnb. "L'offre de logements est un outil important pour l'attractivité de Paris", a affirmé Bruno Julliard, hôte du jour de Brian Chesky à l'Hôtel de Ville. Le premier adjoint au maire de Paris, aussi chargé de la Culture, du Patrimoine et des Entreprises culturelles, évaluant le prix moyen de la nuitée dans un hôtel à 175 euros, a ajouté que:

"Airbnb est devenue une offre essentielle d'hébergement à Paris, notamment pour les plus jeune. Ça répond aussi à un déficit de chambre d'hôtels."

Pour combler le manque, la maire de Paris a promis la création de 12.000 chambres supplémentaires à Paris. Mais '"ce ne sera pas suffisant", a reconnu l'ancien militant étudiant. Ce jeudi, la mairie a même organisé une rencontre entre Brian Chesky et de jeunes entrepreneurs.

Concurrence pour les hôteliers

Pourtant, tout n'est bien sûr pas si rose. Car si la multinationale américaine est parvenue en quelques années à se faire une place dans l'industrie du Tourisme en France et à Paris en particulier, cela n'a bien sûr pas été sans susciter la colère des hôteliers, ceux-ci lui reprochant une concurrence déloyale. Comme dans d'autres villes du monde, ce sont surtout les hôtes "professionnels", ceux qui louent leurs logements à l'année ou presque, qui sont pointés du doigt.

D'autant plus que ces "meublés touristiques" non déclarés, encourageant la spéculation, se sont multipliés dans un contexte déjà très tendu pour l'immobilier parisien. Paris a durci les restrictions pour obtenir l'autorisation préalable normalement obligatoire pour louer une résidence secondaire sur de longues périodes de l'année. Désormais, l'espace ainsi occupé doit être compensé par une offre de logement classique de taille équivalente dans le même arrondissement.

Dix contrôleurs à Paris

Toute la difficulté reste bien sûr d'effectuer les contrôles, compte tenu de la quantité d'offres disponibles, sur Airbnb en particulier. Dix personnes sont employées à plein temps à cette tâche à Paris, selon un responsable de la mairie qui reconnaît l'impossibilité pour eux de détecter tous les contrevenants.

Paris a donc choisi de faire confiance au groupe américain pour débusquer ceux qui ont dépassé l'accueil "sur leur canapé" pour tirer de la location sur Airbnb une vraie source de profit. Pour l'heure, le montant précis de la taxe ainsi collectée et les modalités de la collecte n'ont pas été dévoilés. "Je ne vous indiquerai pas les montants car ils sont trop complexe pour moi", a répondu Bruno Julliard lors d'une conférence de presse.

En revanche, l'adjoint à la maire de Paris a insisté sur l'organisation à la Villette du prochaine Airbnb Open, le grand raout des hôtes du site. Il en attend 6.000 en novembre prochain.