L'action FDJ s'envole de plus de 15% pour ses premiers pas en Bourse

Par Delphine Cuny  |   |  627  mots
(Crédits : Benoit Tessier)
Le titre de la Française des jeux (FDJ) a clôturé son premier jour de cotation ce jeudi à 22,70 euros, contre un prix d'introduction fixé à 19,90 euros la veille. La capitalisation boursière de la FDJ dépasse 4,3 milliards d'euros, soit autant qu'Air France KLM.

[Article mis à jour à 18h25]

Ruée sur la Française des Jeux (FDJ). Pour son premier jour de cotation à la Bourse de Paris ce jeudi 21 novembre, l'action FDJ a démarré en trombe, gagnant plus de 17% à l'ouverture. Elle a clôturé en hausse de 16,4% à 22,70 euros, contre un prix d'introduction fixé la veille à 19,50 euros pour les particuliers et 19,90 euros pour les investisseurs institutionnels. Un prix fixé au maximum de la fourchette envisagée du fait de l'afflux de la demande qui a représenté au total plus de 11 milliards d'euros, dont 10 milliards de la part des institutionnels.

A ce cours de 22,70 euros, la FDJ présente une capitalisation boursière de 4,3 milliards d'euros, égale à celle d'Air France KLM, supérieure à de nombreuses valeurs de l'indice SBF 120 telles que Altran, Plastic Omnium, Eutelsat, Lagardère, Nexity ou M6.

« Succès populaire »

Plus de 500.000 particuliers ont participé à la souscription, ce qui a conduit le gouvernement à porter de 33,33% à 40% la part qui leur est allouée.

Cette privatisation « est un immense succès populaire » qui « marque la réconciliation des Français avec l'économie, avec les marchés, réconciliation qui était nécessaire après la crise financière de 2008 », a déclaré le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, ce jeudi matin lors de la traditionnelle cérémonie de la cloche au siège d'Euronext, l'opérateur de la Bourse de Paris.

L'Etat va au total empocher plus de deux milliards d'euros, dont 1,8 milliard issus de la mise en Bourse et une soulte de 380 millions d'euros que la FDJ devra verser à l'Etat en contrepartie de la prolongation de son monopole pendant 25 ans.

« Il s'agit de la première privatisation de l'État français en 14 ans, et le produit de la vente servira à soutenir l'innovation de rupture et à financer les industries du futur. » a déclaré de son côté Martin Vial, le commissaire aux participations de l'État à l'APE.

Selon Euronext, cette opération est la plus grande introduction en France depuis celle de la banque Natixis en 2006, en termes de montants levés (plus de 4 milliards d'euros), et non depuis celle du gérant d'actifs Amundi en 2015 (une opération à 1,5 milliard d'euros pour une valorisation de 7,5 milliards) comme indiqué jusqu'ici.

Retour des investisseurs particuliers

Le nombre d'investisseurs particuliers ayant participé est le plus important depuis la cotation d'Aéroports de Paris (ADP) en 2006 également.

« Ce n'est pas un succès, c'est un triomphe » s'est enflammé Stéphane Boujnah, le Pdg d'Euronext, dans une interview vidéo sur le site Boursorama. « Cette opération, parce qu'elle est importante, peut cristalliser le retour en Bourse des particuliers. On voit un frémissement » a-t-il estimé.

Il a souligné l'environnement de taux bas, qui favorise les placements en actions, et la fiscalité qui n'est plus « punitive » sur les actions avec la mise en place de la flat-tax, le prélèvement forfaitaire unique à 30% sur les revenus du capital. En dix ans, le nombre d'actionnaires individuels a été divisé par deux à environ 3 millions.

L'entrée en Bourse de la FDJ intervient après celle de Verallia, spécialiste de l'emballage en verre (ex-Saint-Gobain), en octobre, qui a permis de lever 888 millions d'euros, qui avait été la plus grosse opération à Paris depuis la mise en Bourse par Société Générale de sa filiale de gestion de flotte auto et location longue durée ALD (1,16 milliard d'euros) en 2017.

La présidente-directrice générale de l'opérateur de jeux, Stéphane Pallez, s'est aussi félicitée de ce « succès exceptionnel ».

« Je me réjouis également que plus de 80% des salariés aient décidé d'augmenter leur participation ou de devenir actionnaires. Ces résultats sont une marque de confiance dans l'avenir du groupe » a-t-elle souligné.