Le transport aérien français demande l'aide de l'Etat

La fédération nationale de l'aviation marchande veut une anticipation du dégrèvement de la taxe professionnelle, un gel des hausses des charges aéronautiques, des aides aux lignes d'aménagement du territoire et une révision des règles sociales et fiscales pour maintenir la compétitivité des compagnies françaises.

Les entreprises de transport aérien poussent un cri d?alarme. A l?occasion de l?assemblée générale, ce mercredi, de la fédération nationale de l?aviation marchande (Fnam) qui regroupe 375 entreprises dont Air France, elles ont demandé à l?Etat un plan de soutien. Le tout en brandissant la menace de licenciements massifs et de délocalisations.

«Nous observons des chutes de 15 à 20% du trafic passagers en moyenne, de 20% pour l?activité fret, et de 20% de la recette unitaire, explique Lionel Guérin, qui vient d?être reconduit pour trois ans à la présidence de la Fnam. « Nous avons fait une plate-forme de propositions aux pouvoirs publics et nous n?avons pas de réponse. A ce stade, aucune disposition concernant le transport aérien ne figure dans le plan de relance national alors que son volet transport prévoit 1,570 milliards d?euros au bénéfice des infrastructures routières, ferroviaires, fluviales et portuaires ainsi qu?à la RATP et la SNCF », déplore t-il. Le secteur aérien emploie 128 000 emplois directs (500 000 indirects) et pèse 18 milliards d?euros de chiffre d?affaires. Il contribue à 1% du PIB (produit intérieur du brut) selon la Fnam.

Alors que l?Etat a déjà annoncé la suppression de la taxe professionnelle, la Fnam demande une anticipation à 2009 du dégrèvement de la taxe professionnelle. « C?est indispensable », a indiqué Jean-Cyril Spinetta ,le président d?Air France et d?Air France-KLM . Les compagnies demandent aussi un moratoire sur toute nouvelle hausse des charges aéronautiques qui se sont élevées à 4 milliards d?euros en 2008. « Soit une augmentation de 80% par rapport à 2000 alors que le trafic n?a crû que de 26% », explique le syndicat professionnel. La requête porte aussi sur la mise en place d?un soutien conjoncturel sur les lignes existantes d?aménagement du territoire (d?obligation de service public) qui bénéficient d?une aide financière. L?idée est également de placer sous ce régime de nouvelles lignes régionales.

Surtout, les compagnies veulent le respect strict d?un décret de novembre 2006 obligeant les compagnies aériennes étrangères basées en France à appliquer les règles sociales françaises. Ceci afin d?éviter une « concurrence déloyale ». Ryanair est principalement montré du doigt.
Plus largement, la Fnam demande de revoir « l?ensemble des dispositions en matière sociale et fiscale applicables aux compagnies françaises pour maintenir leur compétitivité face à des concurrents traitées plus favorablement ». Faute de quoi, « la profession subira inévitablement une érosion significative de son pavillon, soit par délocalisation, soit par attrition au bénéfice de pavillons étrangers. Et Lionel Guérin de s?interroger. « Veut-on un transport aérien comme le transport maritime ou qu?on lance des plans de licenciements massifs ? »

Jean-Cyril Spinetta va dans le même sens. Il regrette l?absence d?harmonisation sociale au sein de l?Union européenne - Selon lui, si la France appliquait les mêmes règles que les Pays-Bas, « Air France-KLM aurait 800 millions d?euros de plus dans les caisses »-. Et de prévenir.
«La crise va modifier profondément et durablement les comportements des clients. Aujourd?hui ces derniers trient les compagnies sur le critère exclusif du prix. Aussi, si l?on veut garder un transport aérien basé en France et conserver en France des centres de décision, il faut changer les règles ». Sinon, ce sont les clients qui pousseront à la délocalisation en utilisant d?autres compagnies comme celles du Golfe. « L?emploi se délocalisera, personne ne le verra », a-t-il prévenu.


De toutes leurs demandes, celles concernant le financement des avions devrait être rapidement exaucé. Les compagnies aériennes françaises ne pouvaient pas jusqu?ici bénéficier des aides de l?Etat français destinés au crédit export pour les clients d?Airbus. Ceci en raison d?une règlementation qui exclut les compagnies aériennes de la même nationalité que celles des constructeurs.

Enfin, une circulaire encadrant juridiquement le chômage partiel des navigants doit être prochainement promulguée. « Ceci dans le but de préparer les conditions d?une mise en ?uvre pour les compagnies voulant le mettre en place », explique Jean-Pierre Le Goff, directeur général de la Fnam.
 

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Commentaires 4
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Ca fait greve, Ca demande des exceptions syndicales, Ca plante les avions pour un rien, C'est payé plus que largement, Ca nous fait passer pour des terroristes ET EN PLUS ca demande de l'aide...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Commentaire de Bob ridicule, aigri voire... jaloux.Pour travailler moi même dans l'aviation, je n'accepte pas des commentaires dénués de sens et je pense que la situation actuelle dans l'industrie française et au vu de la crise, un peu plus de solida...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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ça a pas de neurone... et ça fait des commentaires en ligne...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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pauvre bob, t'as rien d'autre à dire ? on trouve normal d'aider la ratp où la sncf, mais le transport aérien : c'est le pestiféré ! Pour info : il doit y avoir plus de grèves à la sncf+rapt réunis qu'à AF...

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