Lufthansa débute sa coopération avec un poids lourd du "low cost" américain

Moins de deux ans après avoir raflé 15,6% du capital de Jetblue, la compagnie allemande va lancer ses premiers accords de partage de codes avec la deuxième "low cost" américaine.

Moins de deux ans après avoir raflé une participation de 15,6% de Jetblue pour seulement 205 millions de dollars, Lufthansa met en place ses premiers partenariats commerciaux avec cette compagnie à bas coûts américaine, la deuxième derrière Southwest. Il s?agit du plus gros partenariat entre une compagnie classique et une "low cost", une coopération très rare aujourd?hui dans le secteur. Elle se limite en effet à United et Virgin Blue en Australie, et surtout à Air France-KLM et la brésilienne Gol depuis le printemps dernier. La compagnie française s?est également engagée avec Westjet au Canada et plus récemment avec la suisse Fly Baboo.

 

Lufhansa et Jetblue viennent de débuter leurs premiers accords de partage de codes - ils permettent, en plaçant son numéro de vol sur une compagnie partenaire, de pouvoir commercialiser les avions dudit partenaire. Ils concernent, pour les passagers des vols transatlantiques, douze destinations aux Etats-Unis et au Porto Rico au départ de New-York JFK et Boston (Austin, Buffalo, Fort Lauderdale, Fort Myers, New Orleans, Pittsburg, Raleigh, Rochester, Syracuse, Tampa, West Palm Beach et San Juan). "D?autres destinations sont à l?étude pour 2010", assure Karsten Benz, vice-président commercial Europe de Lufthansa. La réciprocité des programmes de fidélisation aussi.

 

L?investissement dans Jetblue s?avère stratégique pour Lufthansa. Celle-ci restait la seule grande compagnie européenne à ne pas disposer d?allié à New-York pour assurer des correspondances aux Etats-Unis. Air France peut en effet compter sur Delta, British Airways sur American. Jetblue dispose d?un double avantage. Elle possède près de 30% des créneaux horaires de décollage de JFK - autant que Delta -, et son produit à bord est ?.. meilleur que celui des compagnies classiques. Et de loin. Par exemple, chaque siège possède d?un écran de télévision gratuite, et l?espacement entre les places est confortable.

Aujourd?hui, grâce au transfert de Continental Airlines de Skytema vers Star Alliance (celle de Lufthansa), la compagnie allemande peut compter sur deux partenaires à New-York, puisque Continental est basé à l?aéroport de Newark

 

Lufthansa prépare avec United, Air Canada, Continental la création d?un système de partage de recettes entre l?Amérique du Nord, centrale et Latine d?un côté et l?Europe, l?Afrique, le Moye-Orient et l?Inde de l?autre. Ce montage, moins ambitieux que celui d?Air France-KLM qui, en plus des recettes, partage les coûts, doit entrer en vigueur en 2010.

 

La stratégie transatlantique de Lufthansa dépend également de sa décision de conserver l?anglaise BMI, dans son giron. Fraîchement achetée, les rumeurs de cession ont circulé dans la presse britannique. Une annonce pour dire concrètement ce qu?il en sera est imminente. Le plus rationnel serait de la conserver. BMI possède en effet de 12% des créneaux de l?aéroport londonien d?Heathrow. Cela permettrait d?avoir une forte présence sur les deux plate-formes les plus puissantes des deux côtés de l?Atlantique.

 

Enfin, l?investissement de Lufthansa dans Jetblue, permet de préparer une éventuelle libéralisation des règles de propriétés des compagnies américaines à l?ordre du jour des négociations sur la deuxième étape de l?accord de ciel ouvert entre l?Europe et les Etats-Unis, qui pourrait entrer en vigueur en 2011. Aujourd?hui impossible, la prise de contrôle d?une compagnie américaine est vivement souhaitée en Europe.

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