L'aéroport de Deauville démarre le chantier du nouveau terminal

Les beaux jours reviendront. En dépit du marasme qui cloue les avions au sol, l’aéroport de Deauville vient de donner le coup d’envoi de la construction d’un terminal à plusieurs millions d’euros livrable dans deux ans. Dans le même élan, il projette d’édifier une centrale photovoltaïque sur une cinquantaine d’hectares. Objectif affiché : devenir « le premier aéroport européen à balance carbone négative ».
Faisant fi des incertitudes qui planent sur le trafic aérien, Région et Ville viennent de mettre en orbite ce chantier à près de dix millions d'euros censé envoyer un message positif aux compagnies aériennes.
Faisant fi des incertitudes qui planent sur le trafic aérien, Région et Ville viennent de mettre en orbite ce chantier à près de dix millions d'euros censé "envoyer un message positif aux compagnies aériennes". (Crédits : Cabinet Ferrier Architecture)

Oubliées les flambées et les grillades au feu de bois. La cheminée (!) qui faisait le charme du restaurant de l'aérogare de Deauville ne sera bientôt plus qu'un souvenir comme tout le bâtiment qui l'entoure. Trop d'heures de vol, a tranché le syndicat mixte, propriétaire des lieux, qui a décidé de ne plus surseoir au projet de construction d'un nouveau terminal, encalminé depuis une petite dizaine d'années. Faisant fi les incertitudes qui planent sur le trafic aérien, Région et Ville viennent de mettre en orbite ce chantier à près de dix millions d'euros censé "envoyer un message positif aux compagnies aériennes".

L'opération a été confiée aux bons soins de l'architecte Jacques Ferrier. L'intéressé à dessiné un terminal de près de 4000 m2, deux fois plus capacitaire que l'ancien qui était sorti de terre dans les années 1970. Le bâtiment, explique t-il, s'inscrira en rupture avec « le design archi-fonctionnel de ce type d'équipements ». Voutes en bois, matériaux naturels, parkings arborés... L'homme de l'art a soigné le détail. Pas question de jurer avec les somptueuses gentillhommières à pans de bois que l'on entr'aperçoit depuis le tarmac, la station balnéaire la plus huppée de la cote normande tient à préserver son standing.

En vert et contre tout

La plateforme, qui a enregistré l'an dernier une dégringolade de 90% de son trafic commercial (de 135.000 passagers en 2019), table aussi sur l'investissement privé pour remonter la pente. Le syndicat mixte a lancé, cet été, une procédure de pré-sélection en vue de la construction d'une centrale photovoltaïque sur une petite cinquantaine hectares de « délaissés aéroportuaires », soit environ un cinquième de la surface totale de son domaine. Le projet chemine. Un dialogue compétitif vient de s'engager avec les sept développeurs qui se sont placés sur la ligne de départ dont, selon nos informations, quelques pointures comme Urbasolar et Total Quadran.

A la clef, la promesse de nouvelles ressources pour l'aéroport qui pourrait engranger environ un million d'euros par an, grâce à la mise à disposition de ces terrains inoccupés. Reste toutefois à obtenir le blanc seing de la Commission de Régulation de l'Energie à qui un dossier devrait être soumis en mars dans le cadre du prochain appel d'offres solaire. Les responsables du comité syndical sont optimistes : « Le fait d'utiliser des délaissés aéroportuaires nous vaudra neuf point de bonus » soulignent-ils.

De son côté, Philippe Augier, maire de Deauville, y voit une occasion pour la deuxième place aéroportuaire normande (derrière celle de Caen) de se démarquer. « Nous pourrions devenir le premier aéroport européen en terme de production d'énergies renouvelables. Il s'agit aussi de prendre date avant l'arrivée de l'avion électrique ». Rendez-vous est pris pour 2023... si le projet arrive à son terme.

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ENCADRÉ

Aviation d'affaires : Valljet en repérage sur la cote fleurie

Avec le trafic de chevaux, l'aviation privée est l'une des rentes de situation de l'aéroport de Deauville qui est parvenu, vaille que vaille, à maintenir un bon niveau d'activité en 2020 en dépit des contraintes imposées par la pandémie. « Nous n'avons perdu que 5.000 passagers sur une moyenne de 20.000 à 30.000 en temps normal », confirme Philippe Augier. De quoi attirer l'attention de Valljet. Installée au Bourget et également présente à Lyon, Cannes, Lille et Marseille, la première compagnie d'aviation privée française s'intéresse au marché de la cote fleurie.

Son fondateur, Pierre Valli, ancien grossiste en papier, s'y est transporté, il y a quelques jours, pour présenter son offre de jets mutualisés à un parterre d'entrepreneurs argentés. La compagnie, qui exploite une vingtaine d'avions de cinq à cinquante places, se dit prête à baser un appareil à Deauville à condition de réunir au moins quatre clients prêts à débourser 125.000 euros par an pour s'offrir cinquante heures de vol vers la France ou l'Europe. « Notre métier consiste à rendre abordable les vols d'affaires  avec des tarifs proches de ceux de la business class des longs courriers dont l'offre risque de se réduire dans les prochaines années », vante son porte parole, Gérard Ponson. Aux dernières nouvelles, les discussions se poursuivent.

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Commentaire 1
à écrit le 18/01/2021 à 8:11
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Deauville, cette belle ville, dotée d'un aéroport... ya encore au moins un politicien qui a prit du fric quelque part hein. -_- Que c'est épuisant d'habiter dans un pays de vieux.

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