Le projet de reprise d'une grande partie des actifs d'Air Berlin (81 avions) par Lufthansa suscite d'"assez vives inquiétudes" en matière de concurrence, a déclaré vendredi la commissaire européenne, Margrethe Vestager.
"Nous sommes très préoccupés car il y a un risque que sur certaines routes Lufthansa devienne de facto un monopole (...) et c'est pour cela que nous aimerions avoir l'avis du marché --des clients, des concurrents-- sur les remèdes que Lufthansa a mis sur la table afin de dissiper nos inquiétudes", a déclaré ce vendredi Margrethe Vestager, lors d'une conférence de presse à Bruxelles.
Remèdes
La première compagnie aérienne allemande a proposé des concessions, notamment sur certains créneaux d'aéroports et certaines liaisons, pour répondre aux craintes de la Commission européenne. Selon l'agence allemande DPA, le patron de Lufthansa Carsten Spohr a déclaré lundi que son groupe renoncerait aux créneaux d'atterrissage et de décollage de Niki, la filiale autrichienne d'Air Berlin, à Düsseldorf, ainsi qu'à plusieurs créneaux à Palma de Majorque, destination très chère aux Allemands qui se languissent du soleil. Cette île espagnole est d'ailleurs surnommée le "17e Bundesland", dans le langage populaire allemand.
L'échéance du 21 décembre
L'exécutif européen a jusqu'au 21 décembre pour juger si ces remèdes lui paraissent suffisants, ou non et c'est pour cela qu'il demande, conformément à la procédure dans un tel cas, l'avis des acteurs du marché concernés par la question. La Commission attend donc que les concurrents de Lufthansa et les parties intéressées leur communiquent leur avis. Le groupe allemand devra faire davantage pour apaiser les craintes des régulateurs, a déclaré cette semaine à Reuters une source au fait du dossier. Au 21 décembre, si la Commission européenne n'est pas convaincue par ces remèdes, elle pourrait lancer une enquête approfondie sur ce rachat pour déterminer si oui ou non elle doit l'interdire.
Feu vert en vue pour Easyjet
Egalement concernée par une reprise d'autres actifs d'Air Berlin, Easyjet devrait obtenir quant à elle le feu vert sans condition des autorités européennes selon des sources proches du dossier, citées par Reuters. Pour rappel, EasyJet va reprendre certaines activités de la compagnie allemande en faillite à l'aéroport Tegel de Berlin, notamment 25 avions A320 en location et un millier de pilotes et membres d'équipages. La compagnie britannique va ainsi renforcer sa position en Allemagne face notamment à son homologue irlandaise Ryanair et à la filiale "low cost" de Lufthansa, Eurowings.
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