Marfret met le cap sur le Maghreb et le transport fluvial

Alors que les grands armateurs souffrent du ralentissement du commerce mondial entre l'Europe, la Chine et les États-Unis, la société reste sereine.

Pour Marfret, 2009 sera l'année de la consolidation des efforts entrepris depuis cinq ans. Au cours de cette période, cet armateur marseillais s'est doté d'une flotte de huit porte-conteneurs récents. Le lancement en novembre du « Marajo » a parachevé un plan quinquennal de 250 millions d'euros d'investissements portant sur l'achat de cinq navires. Marfret va aussi accentuer sa présence dans le transport fluvial via sa filiale Fluviofeeder, créée en 2005, avec l'arrivée fin 2009 de deux barges construites en Roumanie. Fluviofeeder disposera alors de cinq barges automotrices qui opéreront sur la Loire et la Seine. « Le fluvial commence à se développer et va prendre de plus en plus d'importance grâce au Grenelle de l'environnement, pointe le PDG de Marfret, Raymond Vidil. Nos barges transportent déjà des conteneurs opérés au Havre, venant ou à destination de l'étranger. Mais le fluvial capte également de plus en plus de trafics nationaux, comme les voitures, le papier, les déchets. Nous commençons aussi à travailler avec la grande distribution. Nous avons dû pour cela inventer un nouveau conteneur de la taille exacte d'une remorque de camion et pouvant être chargé par le côté. »

choisir les bonnes routes

Pour l'instant, l'essentiel de l'activité du groupe reste maritime. Avec 250 salariés, Marfret a généré en 2008 un chiffre d'affaires de 170 millions d'euros, en croissance de 6 %, représentant environ 100.000 conteneurs transportés. Une progression régulière aux antipodes de celle de géants comme la CMA-CGM ou MSC, mais résultant d'un choix stratégique que Raymond Vidil revendique. « Ma société, observe-t-il, n'a pas bénéficié de l'explosion des trafics entre la Chine, les États-Unis et l'Europe. Mais aujourd'hui, elle n'est pas concernée par la chute des taux de fret que subissent ces lignes. Je positionne volontairement mes navires hors des grands axes exploités par les majors. Là réside le savoir-faire d'un armateur : choisir les bonnes routesww. »

Marfret con-centre son activité principal sur les liaisons entre l'Europe et le triangle Caraïbes-Amérique centrale-Amazonie. Mais la PME regarde de plus en plus vers le Maghreb, sa destination historique, qui ne représente plus aujourd'hui que 10 % de son trafic. Marfret aligne trois navires sur la Tunisie et surtout l'Algérie. « L'Algérie va constituer à partir de cette année un des relais de croissance de l'entreprise. C'est pourquoi j'affecte à cette ligne deux bateaux neufs au départ de Marseille, qui doit devenir le port de desserte de l'Algérie. Ce pays sera peu impacté par la tempête mondiale car il possède des liquidités. Il va massivement investir dans de nouvelles infrastructures et ses habitants sont avides de consommer. »

Raymond Vidil ne croit pas en revanche en la rentabilité économique d'une autoroute de la mer entre la France et l'Espagne ou la France et l'Italie. « Les pays sont trop proches », estime-t-il. Il préfère regarder plus loin et s'interroge sur l'opportunité d'en exploiter une entre Istanbul et Marseille, en partenariat avec Louis Dreyfus et le syndicat des camionneurs turcs. n

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