De Buyer s'attaque au marché des particuliers

Déjà présent dans les meilleurs restaurants du monde, le fabricant d'ustensiles de cuisine est en forte croissance sur le marché grand public.

Il y a cinq ans, nous étions presque totalement absents du marché des particuliers. Depuis, les gens reviennent à la cuisine, même les hommes s'y mettent et ce créneau représente désormais 20 % de notre chiffre d'affaires », explique Claude Haumesser, le président de De Buyer SA, qui table sur le doublement de ce marché d'ici cinq ans.

Fondée en 1830, l'entreprise, qui emploie quelque 130 salariés au Val-d'Ajol (Vosges) à la production d'ustensiles de cuisine et de pâtisserie haut de gamme, s'était déjà essayée au marché grand public. Sans réel succès. Cette fois, la mayonnaise semble bel et bien en train de prendre. Une évolution due en grande partie au renouveau de l'art culinaire et à une adaptation des produits De Buyer, plus design.

Mais pas seulement. L'entreprise récolte aussi les fruits de ses innovations permanentes. « Tous les ans, nous sortons trente produits nouveaux. L'an dernier, 20 % du chiffre d'affaires étaient assurés avec des produits qui n'existaient pas il y a encore cinq ans », observe Claude Haumesser.

Bocuse et Ducasse

En permanence à l'écoute des grands chefs, de leurs besoins, De Buyer fait tester ses produits dans les écoles Bocuse et Ducasse. Et ça marche. Les moules en élastomère pour la pâtisserie, inventés il y a cinq ans, représentent aujourd'hui 12 % du chiffre d'affaires. À côté, l'antique poêle à frire en tôle acier fabriquée depuis bientôt deux siècles se vend toujours à 300.000 exemplaires chaque année. C'est l'une des forces de l'entreprise, capable de transformer aussi bien le silicone que l'inox, le cuivre que la tôle ou l'alu avec « un savoir-faire 100 % français, transmis de génération en génération ».

bidon de soldat

Résultat, la société est en plein boom. En sept ans, son chiffre d'affaires a presque doublé à 25 millions d'euros. De Buyer s'est fortement développé au États-Unis, en Russie, en Allemagne, en créant de nouveau produits, mais aussi en continuant à écouler son éternel bidon de soldat, lancé au moment de la guerre de Crimée et relooké depuis à cinq reprises. Plus généralement, l'entreprise profite pleinement de la standardisation du modèle culinaire dans la plupart des grands hôtels-restaurants de la planète. « On se donne également les moyens de produire mieux et plus vite. Au cours des quatre dernières années, nous avons investi 5 millions d'euros dans le renouvellement de nos machines. Ce programme va se poursuivre avec l'engagement de 3 à 4 millions d'euros supplémentaires au cours des trois prochaines années », indique Claude Haumesser, qui a reçu l'an dernier le trophée INPI de l'innovation. Un encouragement à poursuivre la recherche. Ce que fait aujourd'hui l'entreprise vosgienne pour développer des produits destinés notamment à la cuisine basse température ou à la cuisine moléculaire. n

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