Le marché va rester porteur des dizaines d'années, car la demande de gaz connaît une courbe exponentielle dans les pays émergents. » Benoît Collomb, PDG de Siraga, affiche sans complexe sa sérénité. Créée en 1936, la PME (250 salariés, 48,7 millions d'euros de chiffre d'affaires) s'est spécialisée dans les équipements pour bouteilles de gaz GPL (machines d'emplissage, d'entretien, de réparation). L'entreprise, installée à Buzançais (Indre), possède également une filiale, Sovam à Parthenay (Deux-Sèvres), qui intervient sur le marché des équipements aéroportuaires. C'est d'abord avec l'activité gaz que Siraga s'est imposée avec des contrats dans une centaine de pays et plusieurs filiales internationales (Algérie, Inde, Malaisie, Brésil, Espagne). « Le gaz en bouteille est une énergie pratique, peu coûteuse, facile à mettre en ?uvre et sans nécessiter de lourds réseaux de distribution, analyse Éric Batise, directeur général, c'est pourquoi ce secteur est en très forte croissance aujourd'hui dans les nouveaux pays développés, notamment en Asie. » Globalement, Siraga réalise 72 % de son activité à l'international, chiffre porté à 85 % pour le gaz.

un seul concurrent

En grande difficulté en 1991, l'entreprise a été alors rachetée par Benoît Collomb, un ancien du groupe Pinault, qui reprendra également Sovam puis Goavec à Alençon (Orne). Il lance aussitôt une démarche internationale et, en 1996, décide d'introduire son entreprise au Second Marché de la Bourse de Paris en plaçant 26 % du capital dans le public. « Au départ, la Bourse a été importante pour financer notre développement, mais ce n'est plus vrai aujourd'hui », précise Benoît Collomb. Avec comme clients les grands groupes gaziers et pétroliers (Butagaz, Totalgaz, Primagaz, Shell, Total, etc.) et la plupart des enseignes de grande distribution, Siraga n'affronte qu'un seul gros concurrent, une société danoise.

Le marché des équipements gaziers est néanmoins très exigeant en termes de sécurité et de qualité qui doivent être totales. Toutes les productions de Siraga sont entièrement conçues en interne, testées sur place, montées, démontées puis assemblées par les équipes Siraga chez les clients. L'entreprise possède ainsi quinze brevets actifs et une politique sélective de sous-traitance en Europe centrale, bien qu'elle relocalise aujourd'hui certaines productions. « Nous sommes souvent un peu plus chers que nos concurrents, souligne Éric Batise. Mais c'est plus un atout qu'un handicap. » Siraga s'est aussi engagé dans une timide diversification avec des parasols chauffants ou des distributeurs automatiques de bouteille.

Sur son marché c?ur de métier, Siraga affiche donc des perspectives positives à moyen et long termes. Certes, l'activité s'est ralentie ces derniers mois. Mais Siraga affiche encore un carnet de commandes confortable avec de belles perspectives en Algérie et en Arabie Saoudite. Ce qui n'empêche pas Benoît Collomb de s'interroger toujours sur les meilleurs outils pour dominer ce marché mondial. n