Montaigne Fashion Group, MFG, spécialisé dans la conception de vêtements haut de gamme pour femmes, vient de remporter une bataille plus que symbolique. L'entreprise constituait le premier dossier de médiation du crédit placé sous les auspices de René Ricol et de la Banque de France.

Le cas de Montaigne Fashion était malheureusement assez classique par les temps qui courent : sa principale banque, la Société Généralecute; Générale, avait décidé de lui couper toutes ses lignes de découvert fin 2008 remettant en question la survie de cette entreprise cotée sur le compartiment C d'Euronext à la Bourse de Paris. Les dirigeants de MFG sont donc allés voir le médiateur du crédit pour essayer de trouver une solution. « Grâce à lui et à la pugnacité de la Banque de France dont le rôle a été ici capital, nous venons, en effet, d'avoir la confirmation d'une issue favorable à notre dossier. La Société Généralecute; Générale ayant accepté de transformer la ligne de 539.000 euros de découvert en un prêt moyen terme de 719.000 euros », nous indique l'un des dirigeants de la société textile.

regain d'intérêt en bourse

Cette première est une aubaine pour MFG qui va poursuivre plus sereinement son activité. Le groupe, comme l'ensemble des entreprises industrielles, connaît un tassement de ses ventes. Sur le premier trimestre 2009, celui-ci s'est ainsi inscrit à 1,8 million d'euros contre 2,6 millions l'an passé à pareille période. La direction veut négocier de nouveaux contrats de licence sur ses marques Irène Van Ryb, Régina Rubens et Stereo Panda et envisage une consolidation de ses actifs en recherchant des investisseurs industriels et financiers souhaitant participer à sa stratégie d'acquisition et de développement de marques. L'an passé, la société a dégagé un chiffre d'affaires de 6,5 millions d'euros et un résultat en perte à hauteur de 2,13 millions d'euros. En 2005, elle a été reprise par deux financiers dont le fondateur et ex-président de Bourse Direct, Philippe Gellman, qui l'ont entièrement restructurée, apurant un lourd passif.

Depuis le début de l'année, l'action Montaigne Fashion affiche une jolie performance avec un gain de 37,5 % profitant du regain d'intérêt pour les valeurs ayant lourdement dévissé ces derniers mois et qui offrent de belles perspectives. C'est tout à fait le cas de MFG qui a perdu 60 % ces douze derniers mois et 80 % sur trois ans, alors que la nouvelle équipe dirigeante fourbit ses armes pour relancer la machine.

Pascale Besses-Boumard