Gaussin se transporte vers les sommets

Lâchée par un client majeur, au bord de la faillite il y a sept ans, l'entreprise a réussi un redressement spectaculaire en diversifiant ses activités.

Nous testons actuellement un automoteur appelé ATT 08, capable de décharger jusqu'à six conteneurs simultanément, soit trois fois plus que ce qui existe actuellement sur le marché. Ces engins qui vont réduire considérablement le coût de consommation de carburant et de maintenance sont une réponse au doublement annoncé de la flotte de porte-conteneurs mondiale d'ici à 2012 », explique Christophe Gaussin, le président de Gaussin Manugistique, qui annonce des commandes déjà signées avec le port de Dubaï, Gulftainer et un lancement de sa révolutionnaire machine pour le début de l'automne 2009. À Héricourt (Haute-Saône), Gaussin ne connaît pas la crise.

Entre 2006 et 2007, cette société spécialisée dans la conception de systèmes de manutention pour des marchandises lourdes et encombrantes a vu son chiffre d'affaires progresser de 372 %, à 17,3 millions d'euros, soit un bond en avant de deux années sur son plan de marche. Et pourtant Gaussin revient de loin. L'entreprise familiale fondée en 1880, spécialisée dans la remorque industrielle, a bien failli sombrer corps et biens. « C'était en 2002. On avait repris en sous-traitance une activité de chaudronnerie-peinture pour le compte d'Alstom qui représentait 60 % du chiffre d'affaires. Du jour au lendemain, Alstom nous a lâchés. » Un coup rude pour la PME et son jeune dirigeant contraint de céder des filiales et de totalement revoir son modèle économique. « J'ai retenu la leçon. Nous avons arrêté la fabrication pour nous concentrer sur l'audit de problèmes pointus de manutention », résume pudiquement Christophe Gaussin. Désormais, l'entreprise réalise aussi bien des automoteurs intelligents pour le traitement des déchets nucléaires que des porte-conteneurs ou des ponts roulants utilisés pour l'assemblage des avions ou des bateaux. Mais tout est sous-traité à Dubaï ou en Europe pour certaines pièces. Aussi, pour revenir dans le jeu, Gaussin a dû ouvrir son capital en se lançant sur le marché libre.

cap vers l'asie

La National Bank of Abu Dhabi et Dubai Investments notamment ont fait leur entrée au capital, mais Christophe Gaussin détient toujours 48 % des parts. « Cet apport nous a permis d'accélérer notre développement en reprenant Métalliance au Creusot, mais aussi en créant un centre de recherche à Belfort », indique le dirigeant, dont l'entreprise réalise avec ses 160 salariés 50 % de son activité au Moyen-Orient. « Désormais, c'est vers l'Asie que nous lorgnons avec l'ambition de franchir la barre des 100 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2013. L'innovation restera le moteur de notre croissance. Nous comptons également lancer une activité de location de matériel, mais aussi développer un système que nous avons breveté et qui permet de réduire de 30 % la consommation de carburant sur les engins de chantier », précise Christophe Gaussin. Moribond en 2002, son groupe a déjà retrouvé le volume d'activité qui était le sein en 1999. L'année de référence dans cette PME haut-sâonoise. n

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