Giannoni maintient ses objectifs de croissance

L'entreprise a été récompensée pour son inventivité dans le domaine des échangeurs à condensation pour chaudières à gaz.

bretagne/énergie

Jo Le Mer a reçu voici quelques semaines le prix de l'Inventeur européen de l'année, à Prague. Ce prix, décerné par la Commission européenne et l'Office européen des brevets, vise à honorer « une contribution décisive et durable au progrès technique en Europe et au renforcement de sa position économique ». Dans le cas de Jo Le Mer, cette distinction récompense une vie entière passée à rechercher de nouvelles innovations industrielles dans le domaine des chaudières. En 1993, cet ancien directeur de Chaffoteaux & Maury, dans le Finistère, fonde Giannoni-Sermeta pour fabriquer des échangeurs à condensation en Inox pour chaudière à gaz. « Rocco Giannoni, mon associé à 50 %, était présent sur le marché des échangeurs en cuivre et disposait des réseaux commerciaux pour vendre ce nouveau produit. Dès le départ, notre pari a été de croire en un développement important du marché pour nos échangeurs, de construire les lignes de production en conséquence et du coup de proposer des prix compétitifs », explique Jo Le Mer.

prix compétitifs

Les échangeurs de Giannoni permettent de réduire la consommation en gaz de la chaudière de 30 %. Soit une économie d'une tonne de CO2 par an et par chaudière. Les échangeurs de l'entreprise équipent six millions de chaudières à travers l'Europe, en particulier en Allemagne (30 % de l'activité) et en Grande-Bretagne où une réglementation, mise en place par Tony Blair, impose la présence de ce type d'échangeur sur les chaudières à gaz. « Une telle évolution législative semble peu probable à court terme en France tant les producteurs d'énergie engagent des actions de lobbying pour la retarder. Pour eux, des réductions de consommation correspondent à une baisse de leurs ventes. » Grâce à son procédé technique, Giannoni contribue à hauteur de 1 % à la réduction d'émissions de CO2 au niveau de l'Europe entière avec 6 millions de tonnes de CO2 économisées chaque année.

Pour conserver des prix compétitifs sans délocaliser sa production, Jo Le Mer a engagé son entreprise à innover et à d'automatiser. Il a ainsi déposé une douzaine de brevets. Par ailleurs, là où il fallait une heure quarante-cinq de main-d'?uvre pour assembler un échangeur en 1993, il en faut dix minutes, bientôt six, à présent. La société a réalisé 155 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2008, en hausse de 6,9 %, dont 97 % à l'export. Elle prévoit une activité équivalente pour 2009. « La crise économique met un coup d'arrêt ponctuel à notre croissance. Nous conservons notre objectif d'atteindre 300 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2012. » La débâcle financière a aussi gelé la vente de l'entreprise.

cap sur la russie

Depuis deux ans, Jo Le Mer et Rocco Giannoni, soixantenaires tous les deux, recherchent un repreneur. Ce n'est plus d'actualité : les conditions d'achat se sont révélées insuffisantes aux yeux des créateurs, tant du point de vue financier que managérial. La priorité va désormais à l'ouverture d'une filiale commerciale en Russie d'ici un an et la réflexion sur un projet d'implantation industrielle aux États-Unis « dès que l'horizon économique sera plus dégagé outre-Atlantique ». n

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