Enersol veut jouer sur deux continents

Née du rapprochement de deux entreprises, en France et au Sénégal, Enersol Europe-Afrique cherche à lever des fonds.

Midi-Pyrénées/énergie solaire

Comme toute aventure, la création de l'entreprise Enersol Europe-Afrique a commencé par une rencontre, celle de deux dirigeants de PME. Le premier se nomme Hervé Le Berre, ancien cadre commercial d'IBM, qui, depuis Toulouse, a lancé en 2006 la société AlterPro (350.000 euros de chiffre d'affaires en 2008). Le second s'appelle Samba Mboup, jeune créateur d'Enersol au Sénégal. Tous deux se sont retrouvés concurrents sur un appel d'offres de la ville de Dakar, portant sur de l'éclairage public.

« Au final, aucun de nous n'a eu le marché, mais nous avons fait connaissance et nous avons décidé de développer un projet commun », raconte Hervé Le Berre. Ce projet existe désormais : Enersol Europe-Afrique a été valorisé à 2 millions d'euros par le cabinet Grant Thornton. Ses dirigeants ont débuté un tour de table, avec pour objectif de lever entre 500.000 euros et 1 million d'euros. Un deuxième tour de table, plus important, est également prévu en fin d'année.

Société holding au capital de 780.000 euros basée à Toulouse, Enersol Europe-Afrique se positionne comme un acteur global du solaire photovoltaïque. En France, elle installe du solaire pour le résidentiel et les collectivités. En Afrique, elle propose des lampadaires solaires et des kits autonomes de stockage d'énergie. « Sur ces deux marchés, le potentiel est énorme et le cadre juridique est en place », commente Samba Mboup.

unité d'assemblage

Au Sénégal, la société met en place une première unité d'assemblage de 900 m2 avec une dizaine de personnes et une capacité de production de 5.000 lampadaires. Tandis qu'en France, elle a démarré le déploiement de son réseau commercial, avec une agence à Paris dans le courant de l'été et une autre à Fort-de-France, à la Martinique, en septembre, « deux sites qui ont un réel potentiel », estime Hervé Le Berre. « Nous ouvrirons ensuite dans le Sud, à raison de deux à trois agences par an. »

L'entreprise affirme avoir déjà engrangé 3 millions d'euros de commandes, dont une centrale solaire de 240 kW en Midi-Pyrénées, pour un montant de 1,2 million d'euros. Le chiffre d'affaires devrait, quant à lui, bondir ces prochaines années, passant de 7,4 millions d'euros en 2009 à près de 24 millions d'euros en 2010. Le prévisionnel fait état d'un volume d'affaires de 67 millions d'euros pour 2013 et d'une centaine de salariés. Un potentiel qui reste toutefois à confirmer dans un secteur qui devient de plus en plus concurrentiel.

Martin Venzal, à Toulouse

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