Polytechs préfère

IPO s'est associé à la reprise de Polytechs par son dirigeant à la suite du décès du propriétaire. Le chimiste mise sur la flexibilité et la RECHERCHE-développement.

haute-normandie/chimie

Après le décès du patron historique de Polytechs, chimiste de l'industrie des matières plastiques (28 millions d'euros de chiffre d'affaires dont 35 % à l'export, 135 salariés), son bras droit, Patrick Coquelet, s'est trouvé confronté à un dilemme classique?: vendre ou reprendre.

Il a opté pour la seconde solution, en association avec la société de capital-investissement IPO, filiale du groupe Crédit Mutuel-CIC qui devient actionnaire à hauteur de 20 % du capital et investit 3,2 millions d'euros en capital. « Pour monter un dossier de LBO en pleine crise financière, il ne faut pas avoir froid aux yeux?! » s'exclame Patrick Coquelet, désormais PDG de Polytechs, après vingt-cinq ans de maison. Ce dernier confie qu'il n'a « pas été convaincu par le projet industriel » d'un groupe américain (ICO Group) qui avait approché Polytechs en vue d'un rachat?: « Ils souhaitaient mettre la main sur Polytechs à cause de notre niveau de compétence technique, mais nous tenons à notre indépendance. »

extrusion, compaction

Ce transformateur de polymères met en ?uvre deux technologies complémentaires, l'extrusion et la compaction. Il investit chaque année entre 8 % et 12 % de son chiffre d'affaires en R&D. « C'est cela qui nous permet de travailler avec les géants de la pétrochimie », explique Patrick Coquelet. Installée à Cany-Barville (Seine-Maritime), la PME transforme des polymères, leur ajoute des additifs (antioxydants, anti-UV, agents gonflants, antistatiques, pigments, etc.), en fait des « pâtes » homogènes et des produits (sous forme de granulés) plus ou moins concentrés. Les « mélanges-maîtres » obtenus par extrusion (20.000 tonnes par an) sont destinés aux marchés de l'emballage et du câblage alors que les additifs concentrés (2.000 tonnes par an) visent le secteur de la pétrochimie (Total, Bayer, BASF, Exxon, etc.). Ce chimiste certifié ISO 14000 depuis 2000 a néanmoins une spécialité?: il est le leader mondial du « mélange maître collant ». Il a en effet mis au point un produit aux propriétés collantes, qui présente la particularité d'être manipulable car posé sur un support en résine.

Par ailleurs, la PME se campe en championne de la flexibilité?: « Nous travaillons 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 au même rythme que nos clients de la pétrochimie. » Présent sur un large spectre de produits et de volumes, il réalise entre 200 et 250 formulations par an pour des commandes comprises entre 5 et 1.000 tonnes. Et la PME va continuer à élargir sa palette de produits, afin notamment d'étoffer sa production « en propre » (20 % de son chiffre d'affaires), l'essentiel de son activité (80 %) relevant aujourd'hui de commandes à façon. « Pour être un peu plus indépendants, nous voulons tendre vers 60 % en sous-traitance et 40 % en propre », résume Patrick Coquelet.

confiance réciproque

Ce dernier n'est pas entravé dans ses mouvements par la société de capital-investissement IPO?: « Ils nous laissent la gestion de l'entreprise?; il y a une confiance réciproque. » Le PDG, qui a prévu de rester aux commandes de Polytechs pendant une dizaine d'années, croit savoir qu'IPO se retirera en même temps que lui. Le spécialiste de la mobilité du capital (reclassement, transmission) des PME du Grand Ouest promet en effet une « absence de contrainte dans la durée de l'investissement »? n

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