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Le palmarès d'Incidences parle de lui-même : les cinq premiers navires du Vendée Globe Challenge, le vainqueur de la Transat Jacques-Vabre ou encore l'hydroptère, le navire qui détient le record de vitesse sur l'eau avec 50,17 n?uds, soit 92,91 km/h de moyenne sur un mille nautique, étaient équipés de ses voiles. « Ces succès sont très gratifiants pour nous. Même si le monde de la mer doit aussi nous amener à beaucoup d'humilité, les voiles ne font pas tout et bien d'autres paramètres entrent en jeu », insiste, modeste, Bertrand Cudennec, le patron de la voilerie Incidences, fondée à Brest en 1979. Il est conscient que les retombées commerciales dépendent plus des performances à long terme que de simples victoires isolées.

Avec 3,8 millions d'euros de chiffre d'affaires cette année, l'entreprise connaît une baisse de son activité de 20 % par rapport à l'exercice 2008. La raison tient à la période d'incertitude économique actuelle et ses conséquences sur le moral des ménages qui retardent leurs achats de voiles ou aux sponsors du monde nautique qui ont gelé leur budget. « Le seul segment qui ne souffre pas de la crise est celui des navires haut de gamme dont les propriétaires subissent un impact limité de la récession », affirme Bertrand Cudennec. Malgré cette baisse d'activité, la société n'a pas eu à licencier de personnel. « Nos fondamentaux économiques restent solides, puisque nous sommes rentables, avec un résultat net après impôt compris entre 5 et 7 %, et un endettement quasi nul. »

pas de nouveaux produits

Pour 2010, l'entreprise prévoit un niveau d'activités comparable à celui de l'année en cours. Son entreprise jumelle, située à La Rochelle, et avec laquelle elle partage à la fois la marque et l'activité de commercialisation, tout en étant indépendante juridiquement, est dans la même situation.

Lors du Salon nautique de Paris, Incidences ne prévoit pas d'annoncer des produits nouveaux. Pour la PME, l'innovation s'introduit par petites touches, en flots continus, au fil des projets qui sont autant de demandes singulières. À partir de matériaux composites comme le Kevlar ou le Spectra, la voilerie assemble les panneaux pour monter les voiles en prenant bien soin de les positionner en fonction des lignes d'effort afin de combiner à la fois légèreté et vitesse. Sur ses 2.000 m2 de plancher, ses couturiers confectionnent les voiles avec une marge d'erreur de l'ordre du millimètre. C'est ce travail d'orfèvre qui permet à l'entreprise de compter parmi les acteurs majeurs de son marché face aux géants anglo-saxons, tel NorthSails.

Mikaël Cabon, à Brest