Charles Faraud modernise ses lignes de production

L'entreprise de transformation de fruits et légumes lance une gamme de produits bio, notamment pour la restauration hors foyer, et veut développer l'export.

Cinq millions d'euros pour moderniser l'outil industriel, c'est la somme que Thierry Goubault vient d'investir dans Charles Faraud. Un effort financier qui doit permettre à l'entreprise située à Monteux (Vaucluse) d'affirmer sa position de leader sur le marché des compotes et desserts de fruits pour la restauration hors foyer (RHF) et de continuer son développement dans la grande distribution. Un nouvel élan aussi pour l'entreprise fondée en 1935 et qui a vu son chiffre d'affaires passer de 27 millions d'euros, lors du rachat par Thierry Goubault en 2007, à plus de 50 millions attendus cette année pour 150 salariés.

« Nous sommes sur un marché porteur, reconnaît le dirigeant. On dit partout qu'il faut manger cinq fruits et légumes par jour, mais ce n'est pas toujours facile et souvent cher. Nous proposons une alternative tout en garantissant la qualité gustative et nutritionnelle. » De fait, la situation de l'entreprise, en plein coeur de la zone de production de fruits du sud-est de la France, lui permet de se fournir en grande partie chez des producteurs locaux, notamment pour les pommes qui représentent la base des compotes (50 % de celles consommées en France sont uniquement à la pomme). Charles Faraud achète ainsi chaque année 25.000 tonnes de pommes, soit le quart du marché, dont la moitié dans le Vaucluse. « Non seulement, cela fait travailler l'agriculture locale, mais nous limitons ainsi les coûts de transport. » Pour les légumes, en revanche, Charles Faraud utilise essentiellement des surgelés provenant de l'Union européenne.

leader en desserts de fruits

Si la restauration hors foyer représente plus de la moitié du chiffre d'affaires de l'entreprise qui est leader sur le marché des desserts de fruits, elle réalise également 35 % de son activité en grande distribution, essentiellement en marque de distributeur (MDD), aussi bien pour les préparations à base de fruits que de légumes. « Face à nos concurrents, nous nous différencions par l'innovation et la qualité de nos produits, notamment en MDD », insiste Thierry Goubault qui compte bien développer maintenant l'export.

Déjà présente en Europe et au Maghreb, la PME a commencé à vendre ses compotes de fruits packagées en gourdes aux états-Unis. « Le message de l'Organisation mondiale de la santé est le même dans le monde entier... Même si les états-Unis ne représentent encore qu'un petit marché, il a déjà doublé en deux ans », ajoute Thierry Goubault.

Autre axe de développement, le bio dont la demande ne cesse d'augmenter même si ce segment ne représente pour l'instant que 1 million d'euros de chiffre d'affaires. « On constate une forte accélération de la demande, particulièrement dans la restauration hors foyer. Nous allons attaquer le marché des cantines scolaires, être proactifs sur le sujet. Mais les approvisionnements en produits bio restent le vrai challenge. Même si nous incitons les producteurs locaux à le faire, le passage de l'agriculture traditionnelle au bio impose une période de latence de trois ans. C'est long ! » n

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