Joël Tingaud, PDG de l'Atelier de l'Argoat, entreprise bretonne spécialisée dans la fabrication artisanale d'andouilles, a mené à bien son projet : transformer les graisses issues de sa production en bio-combustible.
Des déchets embarrassants
« Je me suis aperçu que nos déchets étaient très, voire trop, importants, explique-t-il. Ce qui représente un coût à la fois financier et environnemental. La question était alors de savoir comment, sans dénaturer nos produits, faire de ces déchets des coproduits, sans imaginer que cela puisse devenir une énergie renouvelable. » L'Atelier de l'Argoat s'inscrit dès lors dans une dynamique de recherche. « La qualité a toujours été au coeur de mes préoccupations. Avec elle sont nées les questions de développement durable. C'est donc naturellement que j'ai participé à la création du cluster West, à Nantes, sur le bien manger durable et la valorisation de la biomasse, complète le PDG. Durant cette période, j'ai aussi eu la chance d'avoir un ami qui m'a parlé de la transformation possible de l'huile animale en bio-combustible. L'idée s'est alors précisée. » Le procédé sera validé en septembre 2008 et l'entreprise, alors déficitaire, investit 380.000 euros dans de nouveaux équipements. Aujourd'hui, avec l'installation de sa nouvelle chaudière, l'Atelier de l'Argoat économise 70 % de sa consommation en gaz. « La vapeur d'eau dégagée nous sert en plus pour chauffer l'eau, que nous consommons en masse, complète Joël Tingaud. Grâce à cela, nous avons réduit notre consommation électrique de 25 %. » Anne-Laure Grosmolard
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !