L'approche ultramoderne de Novabrick pour ses parpaings

Conciliant réduction des coûts, informatique innovante et économies d'énergie, cette usine du Sénégal est peut-être la première au monde à concilier éco-TIC et Cloud Computing.

Kayar, au nord de Dakar (Sénégal). Au milieu des dunes de sable parsemées de baobabs, l'usine Novabrick veut contrer la production chinoise de parpaings et de carrelages en céramique avec des méthodes innovantes. « Nous avons conçu l'usine grâce au logiciel en ligne Sketch-up de Google », explique Arona Sy, le PDG de Novabrick. Ce « serial entrepreneur » de l'apprentissage en ligne a acheté tous les composants de son usine sur Internet. Y compris les poutres, murs et toitures en acier chez France Métal ! De quoi diviser par trois le montant total de l'investissement industriel à 1 million d'euros.

Assistant électronique

Pour la ligne de production des parpaings en béton, Arona Sy s'est adressé au sud-africain Doubell qui fabrique des presses et des malaxeurs. « Son site Web offre une batterie impressionnante de logiciels pour la conception et le dimensionnement des installations, ainsi que pour la formulation du béton, détaille Arona Sy. Un assistant électronique permet de monter le business plan. » Surtout, en évaluant les besoins industriels et l'impact financier du projet, l'industriel évite de se tromper. Même démarche pour la ligne de fabrication à froid des carrelages céramiques avec le russe Sistrom.

« Cette expérience révèle que les fournisseurs des pays émergents ont une approche ultramoderne du commerce international grâce aux fonctionnalités de leurs sites Internet », analyse l'industriel sénégalais qui a recruté, également sur Internet, Romain Munier, 27 ans, le directeur de production. « Le kilowattheure d'électricité coûte très cher, 0,40 euro. C'est pourquoi nous avons privilégié des technologies de béton à froid pour les parpaings et les carreaux de céramique. Ce qui évite d'utiliser des fours de cuisson à 1.200 °C », explique Romain Munier. De même, 8 panneaux solaires suffisent à alimenter l'éclairage des ateliers de fabrication (50 tubes fluorescents) mais aussi l'informatique. Phénomène curieux, cette dernière est très peu gourmande : « Nous n'avons que des ordinateurs portables. De cette manière, nous nous affranchissons des serveurs. Lesquels auraient exigé une salle climatisée, coûteuse en énergie et en maintenance », précise Arona Sy.

Comptabilité, planification, achats, ventes, RH, etc. : toute l'informatique de gestion se trouve dans le Cloud, le « nuage d'Internet ». Autrement dit le progiciel de gestion intégré (PGI), en l'occurrence ERP5 de Nexedi, un éditeur français de logiciels libres, tourne chez Lost Oasis, un hébergeur informatique basé à Marseille. « C'est comme si Novabrick disposait d'une batterie de serveurs. Sans en supporter les inconvénients », estime Jean-Paul Smets, PDG de Nexedi. Résultat, l'investissement informatique est très réduit - moins de 10.000 euros. De l'électricité solaire au Cloud Computing, cette usine sénégalaise est peut-être la première au monde à inaugurer le Green Cloud Computing. À n'en pas douter, elle fera des émules.

Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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L'approche informatique light / agile de l'entreprise est intéressante. Les panneaux solaires, dans un pays comme le Sénégal réduisent les émissions de CO2. Mais je ne vois pas quel est l'impact positif pour l'environnement lié au déport des serveurs...

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