Jacky Chatelain : "il n'y a pas forcément pléthore de bons candidats"

Jacky Chatelain est directeur général de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec).

En période de crise, les entreprises trouventelles plus facilement de bons candidats ?

La crise n'est pas synonyme de pléthore de bons candidats. L'armée de réserve que pourraient constituer les masses de cadres sans emploi n'existe pas. Les entrées de cadres au chômage sont moindres aujourd'hui que lors de la phase d'expansion des années précédentes. En revanche, la crise a stoppé la mobilité des cadres, ce qui ne facilite pas la diversité des candidats.

Les processus de recrutement sont-ils toujours aussi longs aujourd'hui ?

Nous avions observé une diminution de la longueur des process dans les années 2006-2008. Il semblerait qu'ils se soient allongés depuis la crise car les entreprises manquent de visibilité sur la situation économique. C'est une attitude compréhensible. Ce qui l'est beaucoup moins, c'est le besoin des recruteurs d'aligner six à douze entretiens pour décider d'un recrutement. On se croirait au Gosplan de la défunte Union soviétique ! Dans les autres pays, les DRH se décident après un seul entretien et la vérification de la capacité à faire.

Le salaire est-il une variable d'ajustement en période de crise ?

Les entreprises sont aujourd'hui tenues par leurs grilles de salaires internes. Si elles commençaient à baisser les salaires d'embauche dans les mois à venir, elles se prépareraient des difficultés sociales. La baisse des salaires est un très mauvais message envoyé aux cadres, alors que, comme je l'ai dit, les entreprises rencontrent des difficultés à attirer de bons candidats. Certes, la situation économique entraîne un ralentissement de l'évolution des rémunérations de tous, en poste ou « nouveaux entrants ». Les DRH joueront-ils sur les périphériques de la rémunération pour compenser la baisse du salaire de base ? Je suis dubitatif sur le fait que cela suffise car les cadres doutent que ces périphériques leur octroient du pouvoir d'achat supplémentaire. En revanche, ils sont en attente d'un équilibre entre leur salaire et celui des dirigeants, c'est là que se trouvent les marges de manoeuvre.

Informatique : le Syntec reste optimiste

L'organisation professionnelle du secteur informatique, le Syntec, prévoit ? fourchette haute ? 20.000 recrutements pour 2010, soit autant qu'en 2009. En 2008, il annonçait 40.000 recrutements. La chute est sévère, mais certains profils techniques (métiers de l'Internet) demeureront recherchés. Le secteur restera parmi les plus demandeurs en 2010, du fait des adaptations technologiques des entreprises.

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